Projet suspendu

Projet suspendu

L’avenir du quartier gouvernemental

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Le porte-parole du gouvernement a récemment déclaré que la décision avait été prise de suspendre le projet du futur quartier gouvernemental, projet extrêmement contesté depuis ses débuts par les partis d’opposition. Ce qui ressort à l’heure actuelle de cette suspension ce sont la mauvaise organisation et la gestion chaotique du projet.

Bien que les vainqueurs du concours d’architecture aient déjà été désignés et bien que l’on ait dépensé 632 millions de HUF pour les frais de préparation, le projet du quartier gouvernemental semble finalement irréalisable. Le budget de la construction du quartier avait été évalué à 142 milliards de HUF, soit un budget considérablement sous-évalué. De plus, les travaux devraient durer au moins jusqu’en 2009, voire plus tard encore, ce qui semble inacceptable pour le gouvernement à cause des élections parlementaires de 2010. Enfin, pratiquement tous les investisseurs ont renoncé à leur candidature en raison des incertitudes relatives à la propriété des terrains en question, mais surtout à cause des conditions obscures de la construction.

En 2006, le gouvernement décidait de construire un quartier gouvernemental derrière la Gare de l’Ouest, en plein centre-ville de Budapest. Le but du projet était de regrouper les services ministériels - à l’exception du bureau du Premier ministre - pour une administration plus efficace, ainsi qu’une minimisation des frais d’entretien des ministères qui sont actuellement dispersés en centre-ville. L’Etat a donc acheté le terrain en question, originellement propriété des Chemins de Fer de l’Etat Hongrois (MÁV), pour plus de 7 milliards de HUF : ainsi l’Etat a-t-il au moins réglé en partie les dettes de la MÁV. Selon la conception originale, plus de 100 milliards de HUF de dépenses auraient été financés par la vente des établissements (qui sont d’ailleurs dans un état lamentable) des ministères. Mais cette somme s’est elle-même révélée grandement surestimée.

Selon les estimations ce projet permettrait à l’Etat d'économiser 4,5 milliards de HUF par an grâce à ce nouveau quartier gouvernemental car les architectes sélectionnés, le Hongrois Péter Janesch et le Japonais Kengo Kuma, ont envisagé l’utilisation de technologies particulièrement favorables à la protection de l’environnement. Mais l’ensemble du processus n’a pas été préparé correctement par l’Etat. Et de nouveau en Hongrie, un investissement d’Etat s’est transformé en conflit ouvert entre les partis politiques. L’opposition étant ouvertement contre la dépense de cette somme colossale a plutôt exhorté le gouvernement à se concentrer sur les problèmes sociaux. Ce qui est plus délicat à soutenir du point de vue du gouvernement, c’est l’avis du parti mineur de la coalition (SzDSz), qui était contre la construction et qui approuve maintenant la décision de geler le projet.

Alors que le gouvernement se donne officiellement le temps de la réflexion, les membres de l’opposition cherchent d'ores et déjà à trouver les “ responsables ” de cet « échec » et espèrent en tirer un bon parti (d’ailleurs, le responsable politique désigné comme “favori ” n’est autre que le ministre des finances, János Veres), car, disent-ils, les plans, les frais et les salaires ont à eux seuls coûté 632 milliards de HUF.

Au début du processus, on envisageait grâce à ce projet d’assurer la prospérité des alentours de la Gare de l’Ouest et le développement de la circulation, des parkings et de l’infrastructure des environs (la croissance des prix de l’immobilier s’est d’ailleurs déjà faite sentir !). En cas d'abandon définitif du projet, que deviendra le terrain acheté par l’Etat ? Peut-être cet achat profitera-t-il à certains à l’avenir...

Tímea Ocskai

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