Problèmes de caisse ?

Problèmes de caisse ?

Le Budget de l’Etat

 

Près de 1000 milliards de forints manqueraient au budget voté en décembre dernier pour l’année en cours.

 

Cet énorme trou dans le budget expliquerait les récentes mesures fiscales prises par le gouvernement. Les autorités locales ont, quant à elles et jusqu’à présent, refusé d’augmenter les impôts, mais des discussions se sont ouvertes à ce sujet. Si des solutions ne sont pas apportées à ce problème, le déficit public risquerait de plonger magistralement et empêcherait ainsi d’atteindre les objectifs fixés par le gouvernement.

Dans un communiqué, le ministère des Finances a fait savoir qu’au cours des deux premiers mois de l’année 2011, 81% du budget annuel était déjà liquidé. Pas de quoi s’alarmer selon le ministère. Pourtant, il y a un an, le Fidesz n’était pas du même avis lorsqu’il s’est agi de porter un jugement sur l’application du budget de M. Bajnai. En effet, début mars 2010, 40% du budget avait déjà était dépensé et les députés du Fidesz avait alors crié au scandale. Aujourd’hui, c’est le double, mais rien n’est anormal selon le gouvernement qui explique que si le début d’année est toujours le moment des dépenses, les recettes arriveront par la suite et le budget sera convenablement bouclé. Plus précisément, le ministère des Finances tente de ne pas faire oublier aux inquiets que la fin des fonds de pension et les impôts de crise votés l’an dernier apporteront 250 milliards de forints à l’Etat d’ici à la fin de l’année. Grâce à ces recettes, le gouvernement pense pouvoir atteindre l’objectif des 2,9% de déficit public début 2012.

Il n’en reste pas moins que la découverte de ce gigantesque trou dans le budget est inquiétante et est même allée, paraît-il, jusqu’à surprendre certains ténors de la majorité. Il est assez impensable, malgré la main mise sur les fonds de pension de retraites et les nombreux impôts de crise, que le gouvernement se conforme à son objectif de départ sans prélever, au cours de cette année, des impôts supplémentaires. Le gouvernement est, quoi qu’il en dise, dans une situation délicate, comme en atteste la publication immédiate d’un communiqué au moment de la découverte du problème budgétaire dans lequel il annonce des mesures rapides pour rationnaliser la gestion des collectivités locales. Parmi ces mesures se trouverait le rationnement des crédits d’exploitation, c’est-à-dire la diminution des autorisations d’exploitation. Le Trésor public devrait jouer un rôle dans le contrôle des comptes courants des autorités locales ouverts au sein des banques commerciales. Les dépenses locales seraient donc rognées, ou du moins l’Etat tâcherait d’exercer une plus forte tutelle sur celles-ci. C’est ce que prévoit le plan Zoltán Magyari, en discussion au Parlement actuellement.

Par ailleurs, le gouvernement a considérablement avancé l’âge de départ à la retraite de certains fonctionnaires, tels les militaires et les magistrats par exemple. Ceci bien évidemment pour réduire les dépenses de l’Etat. La majorité semble donc un peu paniquée et désorientée face à cette situation. Elle est dépassée par les évènements. Il faut dire que le Fidesz n’a pas véritablement de ligne en matière de politique économique. Il s’adapte aux situations et fait tout pour donner l’impression qu’il n’agit pas de la même sorte que les gouvernements précédents. La politique d’austérité du précédent gouvernement oblige le Fidesz a montré une certaine forme de démarcation par rapport aux socialo-libéraux. Ce n’est pas sans conséquence lorsque les caisses sont mal en point. D’ailleurs, en quoi cette démarcation existe-t-elle lorsque le gouvernement déclare poursuivre l’objectif de réduction drastique du déficit et de la dette, c’est-à-dire ne s’oppose pas à la raison d’être du gouvernement Bajnai ? Le rituel du Fidesz devient maintenant assez prévisible : tout faire pour montrer que les politiques de M. Gyurcsány et M. Bajnai ne sont que de vieux souvenirs pour ensuite appliquer sur le tas la même rigueur que ces deux hommes. Voilà le loisir favori du gouvernement. L’art du grand écart. Attention à ce que la couture du pantalon ne craque !

Yann Caspar

 

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