Pécs n’a pas la pêche
La capitale européenne de la culture se fait attendre
Après avoir facilement obtenu le titre prestigieux de Capitale européenne de la Culture en 2010, la ville de Pécs n’a pas encore fait ses premiers pas vers le développement de ses infrastructures.
Il y a trois ans, la ville de Pécs a facilement remporté le titre de Capitale européenne de la Culture de 2010 (dénomination partagée avec Essen et Istanbul). Cette opportunité représentait, aux yeux de la ville et de sa région, une opportunité fantastique pour développer ses infrastructures et investir dans la culture.
Selon les prévisions, c’est essentiellement la partie Est de la ville qui sera développée dans le cadre de ce programme, car elle attire pour le moment peu de touristes – cette partie de Pécs est en effet en retard du point de vue économique, culturel et social.
Pour élargir les frontières urbaines, la municipalité a prévu l’installation d’une Bibliothèque régionale (pour la somme de 5 milliards de HUF), d'un Centre musical et de conférences (8 milliards de HUF), d’un “Quartier culturel” et on a également prévu la rénovation des bâtiments de l'usine de porcelaine Zsolnay (11 milliards de HUF). En tout 24 milliards de HUF sur un budget total du programme de 35 milliards.
Mais la mise en œuvre a déjà un retard de six mois, ce qui signifie que les travaux seront probablement terminés en été 2010 dans le meilleur des cas. En effet, les projets n’existent à ce jour que sous forme de plans et au moins 16 mois sont nécessaires pour leur réalisation. En effet, les permis de construire auraient dû être accordés en juin, mais ils se font encore attendre…
Par ailleurs, plusieurs découvertes archéologiques importantes datant de l'époque romaine ont été faites lors de fouilles sur le site du Centre musical et de conférences (nommé Opus 2010) et les travaux archéologiques devaient se poursuivre jusqu'à fin septembre. L'autre raison de ce sérieux retard réside dans les lenteurs administratives: c’est la société des chemins de fer (MÁV) qui possède le terrain du futur Opus, et elle n'a pas encore donné son autorisation de bénéficier de cet espace. De plus, l'entreprise qui sera chargée des travaux n'a pas encore été choisie et les plans de constructions sont loin d’être prêts. Ainsi, les travaux ne pourront-ils commencer qu'au début de l'année prochaine.
Selon les architectes interrogés par l'hebdomadaire HVG, le scénario aurait pu être beaucoup moins compliqué. Par exemple, au lieu de choisir des terrains en périphérie, on aurait mieux fait de réquisitionner des bâtiments dans le centre-ville : des immeubles vides, propriétés de la municipalité, ou encore des espaces appartenant au vaste réseau de caves de la ville.
D'ailleurs, les investissements se sont avérés plus coûteux qu'on ne l’avait prévu. Il semble que la ville pourrait avoir des dettes de 30 milliards de HUF à la fin de l'année (alors que son produit intérieur net est de 44 milliards par an). C'est pourquoi la ville tente d’obtenir le maximum de fonds de la part de l'Union européenne. Même si la région aura finalement assez d'argent pour la réalisation des plans, on ne pourra pas racheter le temps perdu.
Tímea Ocskai
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