Ouverture du marché du travail français

Ouverture du marché du travail français

De passage en Pologne ce 28 mai, le président de la République française a annoncé que le marché du travail français sera ouvert, sans restriction, aux ressortissants polonais, hongrois, tchèques, slovènes, slovaques, lettons, lituaniens et estoniens, à partir du 1er juillet 2008.

Comme l’a souligné Nicolas Sarkozy, cette décision d’ouvrir un an plus tôt que prévu notre marché du travail "parce que la France croit à la liberté de circulation des personnes et des biens à l'intérieur de l'Europe", bien sûr, mais aussi parce que tout le monde a bien compris qu’il n’y aurait pas d’exode massif de travailleurs avides de venir goûter aux délices du management à la française. Les plus motivés des candidats au départ sont déjà en Irlande ou au Royaume-Uni, et la majorité des autres resteraient bien chez eux, si possible avec un petit boom économique de derrière les fagots. Ainsi, il y a deux ans, 95 % des Hongrois interrogés déclaraient ne pas avoir l’intention de quitter la terre de leurs ancêtres pour travailler à l’étranger. Si vous avez l’occasion de discuter avec les habitants des régions hongroises (c’est le nouveau terme politiquement correct pour « la province », terme devenu tabou en français en dehors de l’Île-de-France) vous découvrirez que compte tenu du déchirement que représente l’idée de devoir aller travailler à Budapest, le départ pour la France est une vue de l’esprit ! En parlant de nos amis hongrois, je tiens à faire remarquer à la petite minorité vindicative qui nous rend encore seuls responsables des blessures de l’Histoire (dont certains nous lisent, ce qui ne cesse de m’étonner) que cette possibilité n’a pas encore été offerte à nos amis Roumains. C’est un bon sujet de discussion à proposer lors de la prochaine tentative de sensibilisation des Parisiens aux conséquences du traité de Trianon (je suis pour la sensibilisation mais avec le sourire, pas avec le crâne rasé et le poing levé) ! Je ne voudrais pas avoir l’air d’insister mais jetez aussi un oeil sur les derniers accords de coopérations franco-hongrois et vous verrez que l’amitié entre nos deux pays est réelle. Qui se souvient de ces Français qui, tel le père de Montesquieu, se sont battus pour la Hongrie ? Heureusement qu’une majorité de Hongrois est consciente que les liens entre nos deux pays se sont renforcés et qu’aujourd’hui nous devons travailler pour que tous les citoyens de l’Union bénéficient des mêmes droits et du même respect. L’Europe est de nouveau en marche et l’on ne peut que féliciter notre président pour cette initiative.

Bien sûr, il y aura toujours des cyniques pour souligner que la France a besoin de personnels qualifiés dans de nombreux secteurs et que l’ouverture pourrait bien être un moyen de ne pas voir certains salaires monter en flèche dans les années à venir. D’autres, plus pragmatiques, ajouteront que, de toute façon, il y avait déjà moyen de venir travailler sans trop de difficultés et que plus nombreux nous serons pour payer les retraites mieux nous nous porterons, c’est vrai, mais l’essentiel n’est pas là.

Ce qui compte, c’est que les liens entre les citoyens et les cultures des pays européens se renforcent et qu’un jour nous pourrons peut-être construire l’Europe de nos rêves, une Europe forte et unie.

Xavier Glangeaud

 

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