MUSIQUE: Korai öröm
Ce qui est facile avec les groupes comme Korai Öröm, c’est que le nom de leurs albums correspond à l’année de leur sortie. Ainsi 2009, comme son nom l’indique, est bien le nouvel album du groupe et fait suite au très réussi 2005, enregistré logiquement il y a quatre ans. Korai Öröm est aussi comme le bon vin, un groupe qui s’améliore d’année en année, chaque concert est, semble-t-il, encore meilleur que le précèdent. En décembre 2008, le groupe a atteint la majorité et a célébré ses 18 ans de carrière. Le très célèbre club Gödör fut le théâtre des célébrations avec concert exceptionnel et la présence pour l’occasion de tous les musiciens et autres vidéastes ayant participé de près ou de loin au projet. En effet Korai Öröm est bien plus un projet qu’un simple groupe de musique. Leur musique a reçu un nombre infini d’étiquettes. Difficile de s’y retrouver dans l’océan des descriptions, entre une musique décrite par les médias comme ambiant, du folk urbain, psychédélique, d’action, du folk non existant. Le groupe lui aussi s’est essayé à une description de sa propre musique et est arrivée à la conclusion que Korai Öröm joue de la musique world ou de l’ethno-métal-trance... Tout un programme. Pour mettre tout le monde d’accord ou presque, disons que Korai Öröm fait simplement “de la musique” et même “de la bonne musique”. Le mieux, pour s’en faire une idée, est de l’écouter, mais aussi de voir le groupe en concert, où les chansons sont accompagnées, comme c’est assez courant de nos jours, par des projections vidéo. Partie intégrante du spectacle depuis de nombreuses années, comme le souligne le musicien du groupe, Emil Biljarszky : « notre musique est assez impersonnelle et l’apport vidéo permet de concentrer l’attention des spectateurs sur l’écran et pas sur les musiciens». Le groupe utilise depuis longtemps les nouvelles technologies de manière originale, le site internet du groupe est ainsi changeant, apportant toujours les mêmes informations de base mais dans un design nouveau à chaque visite. «L’Etre est le même, seule la peau change», déclare Emil Bilarszky pour décrire au plus juste les transformations de ce site. Bien que méritant une petite mise à jour, le site est original car la charte graphique est tout sauf monotone. Ce concept de changement dans la continuité est aussi utilisé par le groupe lors de ses concerts où les morceaux sont joués à chaque occasion de manière différente. Cela explique peut être pourquoi il joue autant de concerts à Budapest, plus d’une fois par mois, et que le public de la capitale est toujours au rendez-vous, sans se lasser. Le mois dernier, lors d’un concert, le guitariste était en retard mais cela n’a pas empêché Korai Öröm de commencer le concert dans un set d’improvisation de 20 minutes. Les concerts, dans les années 1990, étaient quant à eux suivis de DJ sets menés par quelques membres du groupes Los banditos, qui transformaient les après-concerts rock plutôt monotones en fête de dance music progressive. Le collectif de DJ existe toujours mais pas forcément après les concerts de Korai Öröm. Les musiciens du groupe se retrouvent dans des projets parallèles comme le très rafraîchissant groupe de folk Fókatelep où la voix de Annamária Oláh exprime tout son caractère. 2009 de Korai Öröm est donc une nouvelle étape dans la longue et passionnante série d’albums commencée en 1993.
David Sauvignon
Korai Öröm – 2009 (1 G records)
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