Musique: Jurij
S’il y a, en cet automne débutant, un groupe prêt à nous décrocher la lune, c’est bien le jeune et talentueux groupe Jurij. Tout juste retombé sur terre après un été sur orbite, tournant autour des multiples festivals hongrois, Jurij revient sur notre planète avec dans ses valises un nouvel album. Celui-ci s’intitule Kitartás - I love you (Persévérance - Je t’aime), cinquième album du quatuor de Nyíregyháza que l’on pense et voit toujours jeune et insouciant comme si le poids des années et du temps n’avaient pas d’effets sur nos cosmonautes préférés. Cet album est toujours teinté de ce que le groupe appelle le Soc-rock, le rock socialiste, sa marque de fabrique. Le Soc-Rock consiste à faire de la musique avec les moyens du bord, dans une ambiance post-communiste, où tout est si simple et si compliqué à la fois. Jurij doit son nom à Jurij Gagarin, le premier homme dans l’espace. Le groupe vient de l’est de la Hongrie et s’est formé sur les bancs d’un lycée de Nyíregyháza en 2001. Les années ont passé, quelques changements de musiciens n’ont pas empêché le groupe de se produire sur les plus grandes scènes des festivals du pays, comme le Hegyalja, ou de jouer pour quelques pointures locales du milieu alternatif comme Kispál ès a borz. Depuis 2008, un de ses morceaux L.A, passe en boucle sur la très populaire radio publique MR2 ce qui lui a ouvert les portes de plusieurs grands festivals, comme le Sziget de Budapest, le Fezen de Székesfehérvár, le Festival EFOTT ou encore le très populaire festival Campus de Debrecen. L’objectif du groupe est de jouer le maximum de concerts après la sortie du nouvel album, avec pour ambition de se produire, si possible, à l’étranger, comme en Autriche, en Slovaquie ou en Pologne. La limite pour le groupe est bien sur la langue, les paroles ayant une certaine importance, toutes les chansons sont en hongrois. Sans vouloir traduire les paroles comme certains groupes le font, Jurij mise sur la carte de l’exotisme pour convaincre les orga-nisateurs de concerts à l’étranger. Sortir de la matrice hongroise n’est donc pas une mince affaire et c’est même un problème récurent en matière de musique actuelle. La musique, qui semble être universelle, est souvent freinée par le mur de la langue. Combien de groupes italiens connaissez-vous? Combien de musiciens allemands, slovaques, ukrainiens? La barrière géographique n’entre plus en compte, seuls les blocages culturels persistent... Pourquoi les Polonais ne sauraient-ils pas faire de Hip-hop? Pourquoi les Finlandais ne seraient-ils pas les rois du reggae? A quand un groupe hongrois comme Jurij sur la scène de l’Olympia à Paris? Persévérance - Je t’aime, «les chemins sont tortueux mais l’avenir est radieux» disait une autre star du Soc-rock, il me semble...
David Sauvignon
Jurij – Kitartás – I love you
Retrouvez Jurij sur www.myspace.com/jurijband ou www.jurij.hu