L’Orchestre du Festival et le Lycée français de Budapest au diapason pour agir ensemble au service d’un idéal commun

L’Orchestre du Festival et le Lycée français de Budapest au diapason pour agir ensemble au service d’un idéal commun

Chronique d'une coopération exemplaire

Au-delà de leur mission première de diffusion de la musique, le chef hongrois Iván Ficher et sa formation, l’Orchestre du Festival de Budapest (BFZ), se sont assigné une tâche encore plus importante: rapprocher à travers la musique les différentes cultures et les différentes couches de la société, aller porter la musique au-devant des différents milieux, notamment des jeunes. Une mission qui se traduit au quotidien par une multitude d’actions dont l’un des temps forts est le spectacle TérTánc/DancingOnTheSquare, concert public dansant, qui se tient chaque année au début de l’été sur la place des Héros de Budapest (1). Tandis que l’orchestre interprète une oeuvre du répertoire classique, 500 jeunes venus des quatre coins de la province, pour la moitié des enfants roms ou issus de milieux en difficulté, dansent sur la place.

Autre manifestation de cet esprit d’ouverture: le Festival Bridging Europe, destiné à établir, à travers la musique, un pont entre les différents peuples, les différentes cultures de notre continent avec chaque année un pays cible. Il se trouve qu’après l’Autriche, c’est la France qui constituera le pays hôte de l’orchestre pour la saison 2016-2017.

Voilà qui serait déjà suffisant pour attirer l’attention des différentes institutions et établissements français établis en Hongrie. Certes... Mais les responsables du Lycée français vont bien au-delà (2). Car, tout comme les musiciens de l’orchestre, ceux-ci ne se contentent pas d’enseigner, mais bien plus, ils entendent œuvrer pour rapprocher les jeunes des deux pays, des deux cultures, les ouvrir les uns aux autres; mais aussi, par-delà ces différences de cultures, ils entendent également rapprocher enfants de milieux différents (élèves du lycée et jeunes de l’extérieur). Une mission qui vaut au demeurant pour l’ensemble de nos lycées à l’étranger: s’ouvrir sur la culture du pays d’accueil et la promouvoir tout en propageant notre propre culture. Bref établir une symbiose entre les deux par une meilleure connaissance et appréciation mutuelle.

Voilà qui répond parfaitement à la tâche que, de leur côté, se sont fixée les musiciens de l’Orchestre. Rien d’étonnant, donc, à ce que les deux institutions aient engagé une coopération déjà vieille de plusieurs années. Coopération qui revêt des formes extrêmement variées, dont nous ne pourrons donner ici qu’un aperçu: invitation d’élèves à venir assister à certaines répétitions de l’orchestre; déplacement de musiciens sur le site du lycée pour y présenter leurs instruments; participation active d’élèves autour de certaines manifestations de l’orchestre. Autant d’initiatives dont, outre le fait qu’elles rapprochent les uns et les autres, l’intérêt pédagogique est évident. Telles, à titre d’exemple, ces répétitions où, dans un premier temps sceptiques, voire incrédules, les adolescents (13-18 ans) finissent peu à peu par découvrir l’intérêt de la démarche, avouant en définitive sentir eux-mêmes les progrès réalisés par l’orchestre au fil des reprises (témoignage de leur accompagnateur).

Plus concrètement, cette coopération va revêtir cette année de nouvelles formes. Tout d’abord par la participation de onze élèves du lycée à l’opération TérTánc évoquée plus haut (concert dansant sur la place des Héros), ce qui constitue une première. Par ailleurs, pour la rentrée de l’automne, plusieurs initiatives originales sont envisagées. Tel ce FlashMob prévu autour d’un concert de musique française (3) au Palais des Arts (Müpa), où, avant le concert et pendant l’entracte, plusieurs dizaines d’élèves viendront improviser sur une chanson française et son pendant hongrois. Semaine de fin septembre au cours de laquelle ils auront également été invités à une représentation chorégraphiée de l’Histoire du Soldat de Stravinsky (par des  musiciens et acteurs hongrois,  mais en français).      

Et encore bien d’autres idées sont en gestation, qu’il est prématuré de détailler ici. Telle, celle d’inviter un ou deux élèves du lycée à venir animer le stand que l’orchestre tient chaque année sur la fête de rue (kermesse) „Pozsonyi piknik” qui se déroule chaque année début septembre.

Pas étonnant, donc, à ce que le proviseur du lycée, Joël Flouder, se voie remettre en public, avant la représentation TérTánc, le prix du meilleur établissement partenaire de l’orchestre pour la saison 2015-2016.

Quand on sait le prestige dont jouissent de par le monde l’Orchestre et son chef, voilà qui est flatteur et encourageant. Une lune de miel qui n’est pas prête de s’achever, bien au contraire. Souhaitons-lui longue vie ! (4)

Pierre Waline

(1): vendredi 3 juin 2016.

(2): le Lycée Gustave Eiffel de Budapest est une émanation de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (A.E.F.E.), qui accueille 330.000 élèves dans plus de 135 pays à travers le monde  Au service des familles et des élèves français, hongrois et tiers - près de 40 nationalités se côtoient dans l’établissement. (Mot d’accueil du proviseur, extrait)

(3): le samedi 24 septembre: Debussy, Dutilleux,Satie, Ravel

(4): à lire également: „Une passerelle à travers l’Europe (Le Petit ramoneur de Britten au lycée français de Budapest)”, paru au JFB en octobre 2015

 

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