Liszt en lettres et en notes

Liszt en lettres et en notes



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Rencontre avec Brigitte Fossey

Ferenc Liszt a noué au cours de sa vie des liens forts avec la France, à travers ses tournées musicales, artistiques, ses attaches sentimentales. L'Institut Français de Budapest met à l'honneur ce grand compositeur dans le cadre de l'année Liszt. Brigitte Fossey, la célèbre actrice française, lira ce jeudi 22 septembre plusieurs lettres du musicien, accompagnée par le pianiste Tamás Érdi. Elle répond aux questions du JFB.

 

 

JFB : Vous avez déjà un répertoire très varié en tant qu'actrice, tant au cinéma qu'au théâtre. Qu’est-ce qui vous a conduit à donner ces lectures-concerts ?

Brigitte Fossey : Il y a 25 ans, le président du festival de la Chaise-Dieu m'a proposé de réciter Pierre et le Loup, puis Jeanne au Bûcher d'après le livret de Claudel. Un jour, j’ai entendu sur Radio classique un morceau de Chopin. J'ai été extrêmement touchée et émue par sa musique. Le lendemain, je recevais l'appel d'Alain Duault* qui avait lu ma préface d'un recueil de poèmes. Il m'a demandé d'en faire une lecture accompagnée de morceaux de Chopin. C’était au festival de Nohant dédié à la période romantique. J'ai alors rencontré Jean-Yves Clément qui m'a invitée à d'autres rencontres musicales, notamment dans le cadre des lisztomanias de Châteauroux. Je le vois désormais très régulièrement au festival de Nohant dont je suis une adepte.

 

 

JFB : Quel est votre lien à la musique ? Jouez-vous d'un instrument ?

B.F. : J'ai eu la chance d'assister à de nombreux concerts et opéras dès mon plus jeune âge : j'ai entendu jouer Rostropovich et vu Jane Rodhes chanter Carmen. La musique m'a accompagnée durant toute ma vie. J'aime Chopin, Mozart, Bach... J'apprécie la musique baroque. En vérité, mes goûts en terme de musique classique sont extrêmement éclectiques. J’ai joué du piano pendant 9 ans. J'apprécie aussi la danse classique et jazz que j'ai pratiquée plusieurs années, la peinture, mais aussi la nature ; tous ces éléments complémentaires sont autant d'occasions pour moi de me ressourcer.

 

 

JFB : Dans le cadre de l'année Liszt, vous donnez plusieurs lectures-concerts en Europe, qu'appréciez-vous dans l'oeuvre et la personnalité de ce compositeur ?

B.F. : Son amour pour les arts, les voyages, les femmes, son mysticisme font de lui un personnage passionnant, riche en émotions, dont l'envie de connaître ne s'épuise jamais. Il s'est intéressé à la littérature du XIXème siècle, il a enseigné, écrit, beaucoup voyagé. Je suis fascinée par son extraordinaire itinéraire qui se révèle dans la grandeur de son oeuvre. Ce personnage avait une véritable force de vie, doublée d'une force de contemplation, triplée d'une grande capacité de travail et de concentration. Il s'est caractérisé en outre par son extrême générosité à l'égard de ses paires, comme Wagner, même si ce n'était pas toujours réciproque. Pourtant, il n'en a gardé aucune amertume.

 

 

JFB : Quels sont vos morceaux préférés dans l'oeuvre de Liszt ?

B.F. : le psaume 13 que j'ai déjà eu la chance d'écouter dans l'église Saint-Eustache, mais aussi la vallée d'Obermann pour son lien avec la nature. Et il y en bien d'autres...

 

 

JFB : Que vous inspirent ces moments de lecture musicaux ?

B.F. : Pour moi, c'est comme un rêve éveillée. Je suis issue d'une famille de poètes de par mon père et mon grand-père, ma mère était également passionnée de musique. Je suis donc émerveillée de retourner dans le nid qui m'a bercée. Je revis aussi à travers ces lectures l'intimité des salons du XIXème où Liszt se produisait, tout comme Chopin, ses récitals. Contrairement à Chopin, Liszt, n'a jamais appréhendé de jouer en public. Il a d'ailleurs commencé à jouer très jeune, encouragé par son père. Pour moi, le rayonnement de Liszt a été plus fort que celui des autres musiciens de sa génération. Par ailleurs, les lettres de Liszt à Marie d'Agoult expriment sa force intérieure, celle d'un homme qu'elle décrit comme « un être ne touchant pas le sol, un ange effilé, ... ». Liszt représente à mes yeux un être passionné, mystique. Il fait en effet  référence à Dieu tant dans sa musique que dans ses relations amoureuses. C'est ce personnage dans toute sa richesse que vous pourrez découvrir à travers la présentation du livre de Jean-Yves Clément Franz Liszt ou la dispersion magnifique, puis la lecture-concert que je donnerai accompagnée du pianiste Tamas Érdi ce jeudi à l'Institut Français.

 

 

JFB : Etes-vous déjà venue à Budapest ?

B.F. : J’y suis déjà venue, ou plutôt passée. Ce bref séjour à Budapest sera pour moi l’occasion de visiter quelques lieux de prédilection de Liszt et de le découvrir un peu plus encore...

 

Gwenaëlle Thomas et Éva Vámos

 

(*Poète, écrivain, musicologue et animateur de télévision et de radio )

Franz Liszt ou la dispersion magnifique, le 22 septembre à 18h30, à l’Institut Français (Fő utca 17 - Budapest I)

 

 

 

 

 

 

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