„L'improvisation est un mode de vie”

„L'improvisation est un mode de vie”

 

Rencontre avec le pianiste de jazz, Kálmán Oláh, à l’occasion de son concert sur le festival

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Du jazz traditionnel au free jazz teinté de musique folklorique hongroise en passant par la musique classique contemporaine, Kálmán Oláh est un touche-à-tout et se place en tant que leader des groupes Trio Midnight et Sextet Kálmán Oláh, tout en étant le pianiste du Quintet László Attila, tout simplement parce qu’il croit que l’inspiration d’un musicien de jazz se trouve dans le changement. Cet artiste de 37 ans, récompensé de plusieurs prix internationaux, vient de publier un album, Fitting, avec le contrebassiste français Sebastien Boisseau et le saxophoniste Kristóf Bacsaó. L'album était présenté au New Morning à Paris cette année.

 

 

JFB: Pourquoi avoir présenté cet album à Paris alors que BMC, votre maison d’édition, est hongroise ?

Kálmán Oláh: BMC a une bonne réputation à Paris avec les albums de Mihály Dresh et du musicien de jazz d'origine hongroise vivant à Paris, Gábor Gadó, qui joue en général avec Sébastien Boisseau et son groupe. Donc notre maison d’édition a pensé que cela valait la peine de le présenter en France. Je suis très content de l'album car, en Sébastien Boisseau, j’ai trouvé un partenaire très rare avec qui l'improvisation collective était vraiment magnifique.

 

JFB: Cette année vous êtes devenu célèbre aux États Unis également grâce à la chanson Always qui vous a permis d'obtenir le prix du Meilleur Compositeur de jazz au concours de l'Institut Telonius Monk.

K.O : J'avais déjà participé à de nombreux concours et je pensais qu’il fallait avoir un certain âge pour pouvoir participer à un concours de composition. Ce qui est un peu contradictoire c'est que j’ai écrit cette chanson à l’âge de 25 ans, pourtant je l’ai envoyé, et quelques semaines plus tard on m’a appelé pour m'annoncer que j’avais gagné. J’ai reçu le prix à Washington lors d'une soirée où Jacky Terrasson, John Patitucci et Teri-Lynn Carrington ont joué ce morceau. Mon dernier album avec une maison d'édition américaine, Memphis International, reprend cette chanson, mais il n'est pas encore distribué en Hongrie.

 

JFB: Après tous ces succès à l’étranger vous n’avez jamais pensé à quitter la Hongrie, comme beaucoup d’autres musiciens et artistes hongrois ?

K.O : J’ai commencé à réfléchir à cette idée très récemment, après avoir publié cet album aux États Unis, car désormais plus de trente chaînes de radio américaines diffusent ce CD, surtout la chanson Always. Probablement cela vaudrait-il la peine d’y aller pour un ou deux ans. Je voudrais surtout partir car je pense qu’un musicien de jazz doit toujours vagabonder. Le changement est l’élément plus important dans ce genre. C’est la maladie des musiciens de jazz qui ne supportent pas la monotonie. L'improvisation et un mode de vie. Ils changent très souvent de groupe, de lieu de vie, de femmes. Sur ce dernier point, ce n'est pas mon cas.

 

JFB: C’est pourquoi vous allez en Belgique en septembre au festival de jazz Dinan Jazz Nights?

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K.O: Nous y allons chaque année, l'organisateur du festival, un grand amateur de jazz nous y invite chaque année depuis le tout début. Le 28 je vais jouer avec mon groupe constant le Trio Midnight avec le batteur Elemér Balázs et le contrebassiste János Egri, mais le 30 je monte sur scène avec une formation internationale envisagée par les organisateurs. Par exemple avec le trompettiste, Paolo Frejo. C'est ce qui bon dans le jazz, c'est qu'il rassemble des gens qui vivent loin, ils peuvent improviser ensemble et créer quelque chose pour une seule fois. Il ne faut pas regretter de perdre ces mélodies, car l'unicité de la musique assure l’aventure constante.

 

Propos recueillis par Frédérique Lemerre et Judit Zeisler

 

Prochains concerts à Budapest:

Le 7 septembre

New Dimension Workshop (concert de musique classique contemporaine)

Fonó (3 Sztregova utca, 11e arrt.)

 

Le 15 septembre au Festival

Attila László Quintet (concert de jazz)

19 au Festival de Jazz MOL (Tente Közraktár, 9-11 Közraktár utca, 9e arrt., à côté du grand marché au bord du Danube)

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