Libération d’un hongrois
István Papp, lieutenant colonel à la retraite, est un employé hongrois de la mission conjointe de l’ONU et de l’Union africaine au Darfour. Il travaillait sur la démobilisation des groupes armés quand il a été enlevé à El Fasher, la capitale historique du Darfour, le 7 octobre dernier, quelques heures après l’arrivée d’une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU. Deux de ses collègues kidnappés en même temps, avaient réussi à s’échapper.
István Papp a été libéré le 5 janvier après 90 jours de captivité, grâce aux efforts du gouvernement soudanais avec qui la mission était en contact. Il avoue être resté attaché à un arbre avec une chaîne.
C’est la première fois que des kidnappers prennent pour cible des étrangers à El Fasher, où se trouve le siège de l’ONU au Soudan. Istvan Papp, 56 ans, était la seule personne encore détenue en otage au Darfour, région soudanaise en proie depuis 2003 à une guerre civile complexe, à l'origine de 300 000 morts selon les estimations de l'ONU et de 2,7 millions de personnes déplacées. Depuis mars 2009, le Darfour connaît une vague d'enlèvements parmi les expatriés travaillant pour les casques bleus ou des organisations humanitaires en raison d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais, Omar el-Béchir.
Le Représentant spécial de l'ONU et de l'Union africaine au Darfour, Ibrahim Gambari, a exprimé dans un communiqué sa gratitude aux autorités soudanaises, qui sont à l'origine de sa libération.
M. Papp s'exprimait en français avec ses ravisseurs pendant sa détention.
Gwenaëlle Thomas