Les révélations de WikiLeaks sur l’armée hongroise
Ces derniers temps, le portail WikiLeaks est au cœur des débats sécuritaires. Ce site d’investigation a récupéré 250.000 pages de documents secrets dont la majorité provient des sources confidentielles de la diplomatie américaine. Il s’agit donc d’un scandale à l’échelle mondiale qui nuit considérablement aux relations entre les pays. Les arcanes de la diplomatie semblent désormais pénétrables…
D’après l’un des télégrammes révélés par le portail WikiLeaks, des troupes néo-zélandaises basées en Afghanistan ont été contraintes d’intervenir à la place des troupes hongroises, qualifiées d’impuissantes, afin de mettre fin à des émeutes. Une communication écrite par Karl Eikenberry, ambassadeur des États-Unis en Afghanistan, affirme que les tensions montent dans la province de Baghlan et que des violences et des affaires de drogue minent le quotidien. Le télégramme reproche à Budapest de ne pas avoir envoyé d’autres experts après la mort de deux sapeurs-mineurs et que l’équipe de reconstruction de l’armée nationale hongroise fasse bien peu pour surmonter les difficultés dans la région. De plus, l’ambassadeur trouve insuffisantes les sommes dépensées par les forces militaires hongroises pour le développement infrastructurel et les projets visant à promouvoir la coopération entre militaires et civils.
De son côté, le Ministère de la Défense Nationale a affirmé auprès de l'agence de presse hongroise MTI que l’équipe de reconstruction hongroise ne participait pas aux combats car cela outrepassait ses pouvoirs. Il a ajouté que l’équipe sur place est chargée de contribuer à l’amélioration de l’infrastructure locale.
Selon les informations du portail [kitekinto.hu], la Hongrie est présente actuellement en Afghanistan avec un contingent de 340 soldats au sein des Forces d’assistance à la sécurité internationale de l’OTAN. Le pays participe depuis le début à des opérations conduites par l’OTAN: d’abord avec un contingent de médecins puis, à partir de 2003, avec un régiment d’infanterie. Depuis le 1er octobre 2006, la Hongrie assure la direction de l’équipe de reconstruction en province, les unités hongroises sont chargées entre autres de l’exécution des projets de reconstruction et de développement, de la collecte d’informations ainsi que de la formation de l’armée et de la police afghanes. Le nombre des soldats hongrois en mission s’accroît constamment. L’année prochaine, 200 soldats de plus seront envoyés en Afghanistan. En outre, depuis le 1er octobre 2010, le contingent hongrois remplit une nouvelle fonction: il assure, avec 90 soldats et pour une période de 6 mois, la direction des forces participant à l’exploitation de l’aéroport international de Kaboul. ClA responsabilité de la Hongrie est donc engagée dan le cadre de cette mission particulièrement complexe. Sera-t-elle une nouvelle occasion pour montrer que les forces militaires hongroises sont loin d’être impuissantes?
Máté Kovács