Les révélations de WikiLeaks

Les révélations de WikiLeaks

Choix douteux en matière d’énergie nucléaire

 

Parmi les télégrammes rendus public par le site internet WikiLeaks, figurent des informations concernant la récente décision d’étendre les capacités de la centrale nucléaire de Paks, la seule en Hongrie.

 

 

L’autorité américaine chargée de la surveillance du secteur nucléaire, le gouvernement américain et les experts scientifiques de l’Ambassade américaine à Budapest ont attentivement surveillé le déroulement des négociations politiques destinées à trouver un accord sur l’augmentation de la part de l’énergie nucléaire en Hongrie. Au printemps 2009, la représentation nationale s’est massivement (95,4%) prononcée en faveur de l’ouverture d’études préparatoires à la construction d’une deuxième centrale nucléaire sur le site de Paks. L’actuel Ministre du Développement national, Tamás Fellegi, a annoncé que le gouvernement s’apprêtait à lancer un appel d’offres pour l’extension du site de Paks.

La quasi-totalité de la classe politique hongroise semble s’entendre parfaitement sur ce sujet. Selon WikiLeaks, les autorités américaines ayant observées le déroulement des négociations n’ont pu trouver d’autre explication au consensus politique que des liens de corruption entre le propriétaire de la centrale de Paks et la classe politique. Contrairement à ce que les gouvernants avancent sans cesse, c’est-à-dire la nécessité d’aller vers plus de nucléaire pour réduire la dépendance en matière de gaz à l’égard de la Russie, les experts américains font savoir que la Hongrie n’a aucun intérêt à développer sa production d’énergie nucléaire. Celle-là permet de fournir 43% de l’électricité nationale: Mais comme la Hongrie achète de l’uranium à la Russie pour alimenter ses réacteurs, une diminution de la dépendance gazière serait compensée par une augmentation du volume d’achat d’uranium. Partant, la dépendance hongroise en matière énergétique, notamment envers la Russie, ne baissera pas selon les autorités américaines.

Les détails du projet d’extension de la centrale de Paks (appelé « projet Lévay »), et notamment le choix de la technologie, seront connus en 2013. Ce choix devrait se faire a priori entre l’AES-2006 (Atiomstroyexport), AP-1000 (Westinghouse), EPR (Areva), ATMEA (Areva et Mitsubishi) et APR-1400 (KEPCO). Il y a donc une lutte acharnée entre les industriels américains, français et russes pour gagner le contrat. A en croire les autorités américaines, ce sont les producteurs russes qui partent favoris parce que la Russie n’accepterait pas que sa qualité d’huissier dans les affaires énergétiques de la Hongrie soit esquintée. Bien évidemment le français Areva développe un argumentaire consistant à marteler que la Hongrie, étant membre de l’Union européenne, doit acheter des technologies européennes et donc françaises. Plus discret, l’américain Westinghouse espère profiter de cette querelle franco-russe comme en atteste la minutie avec laquelle les experts américains ont suivi les négociations.

 

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