Les pôles de compétitivité en Hongrie

Les pôles de compétitivité en Hongrie

Cette idée a commencé à faire son chemin à la fin des années 1980, elle est actuellement la forge de la future croissance européenne. Comme nous l’a expliqué Mme Tardieu-Smith, qui dirige la Mission économique en Hongrie, « les pôles de compétitivité hongrois offrent de nombreuses opportunités aux entreprises françaises » pourtant ceux-ci sont encore mal connus chez nous.

Ces deux dernières années, en Hongrie, la notion de pôles de compétitivité ou cluster (klaszter en hongrois) s’est imposée comme le moyen, par nature, pour booster l’innovation et réduire les coûts de R & D à l’échelle nationale comme internationale.

Aujourd’hui plusieurs ensembles commencent à obtenir des résultats probants et les pessimistes d’autrefois sont bien obligés de reconnaître que l’union fait bien la force.

Comme le soulignait Mme Tardieu-Smith, en plus de l’efficacité évidente de la recherche de synergies, un des avantages des clusters accrédités est «l’accès à des financements.supplémentaires. Les opérations doivent se financer, car il ne faut pas croire que les fonds européens permettent de mettre en place une opération qui ne serait pas rentable, mais derrière on peut vraiment avoir un effet de levier supplémentaire grâce aux fonds européens.

Un partenariat avec un cluster comme, par exemple, ArchEnerg, (de la région de Csongrád, spécialisé dans l’efficacité énergétique) pourrait permettre à des entreprises française de mettre en place des projets intéressants. Le cluster est, par exemple en train de mettre en place un projet de rénovation de maisons de retraite avec l’installation de panneaux solaires et de pompes à vapeur pour le chauffage et un autre d’unités de production d’énergie verte qui offrent visiblement des possibilités de partenariat pour des entreprises françaises »

On trouve ces pôles de compétitivité dans des domaines variés, avec, quand même, un dynamisme particulier, dans le domaine pharmaceutique, on trouve, par exemple, un cluster qui semble spécialement attractif PharmacoFood qui travaille sur la production d’aliments contenant des substances connues pour leurs effets curatifs et sur tous les liens possibles entre aliments et produits liés à la Santé. Bien entendu la production de logiciels, le matériel médical, les nanotechnologies, la construction, les technologies de l’information et des médias font aussi l’objet de clusters intéressants.

Bien que de nombreuses entreprises étrangères soient déjà partenaires de certains de ces clusters, on ne peut pas dire que les entreprises françaises soient particulièrement réactives. Bien sûr, les universités et les centres de recherches français sont eux-mêmes partie prenante dans des projets associant plusieurs pays européens. Pourtant, au niveau des PME, la frilosité est de rigueur. C’est regrettable, car, pour ne pas se voir dépassé, il vaut mieux regarder ce qui se fait chez les voisins et construire des partenariats les plus variés possibles. Comme le montrent les exemples du V 2000 et du Minitel, le nombrilisme technologique coûte cher. La Hongrie est en avance sur ses voisins dans ce type de projets et les premières réalisations voient déjà le jour.

« C’est une porte d’entrée pour les entreprises françaises, car se sont des gens qui sont en train de chercher de nouveaux projets » confirmait Mme Tardieu-Smith en ajoutant que « cela permet de s’insérer dans une structure qui est assez bien introduite localement ». Il est certain que « c’est en période de crise qu’il faut placer ses pions, les entreprises qui le feront seront bénéficiaires au moment du redémarrage».

De fait, certains clusters comme Pannon K+F+I+O, pour les technologies de l’information ou Mediklaszter ( voir le site en .eu ) répondent tellement objectivement à des besoins essentiels qu’on ne saurait douter de leur succès.

De manière générale, les clusters regroupent des partenaires de toutes tailles, pour des raisons évidentes ( le salaire d’un chercheur débutant en Hongrie couvre à peine la location de la place de parking d’un des nôtres ) certaines recherches sont moins coûteuses ici. Les nombreux clusters en pharmacie ne sont pas un hasard, la présence de Sanofi-Aventis et de Servier dans le pays non plus. Il existe en Hongrie des compétences scientifiques reconnues, en pharmacie, en informatique, dans les biotechnologies, dans la chimie liée aux matériaux industriels ou de construction. Les projets ne nécessitent pas toujours des budgets importants pour aboutir, certains ne demandent qu’un petit changement d’orientation pour être applicables dans d’autres domaines. Il serait bon que nos petits entrepreneurs se réveillent et sortent le nez de nos frontières.

Xavier Glangeaud

Catégorie