Le plaisir de la lumière

Le plaisir de la lumière

Le plaisir de la lumière. Un titre à la fois poétique et judicieusement choisi pour inviter les amateurs tout à la fois des arts et des sciences à prendre le chemin du musée Ludwig.

Le musée Ludwig accueille une vaste rétrospective de deux artistes et chercheurs, György Kepes, d’origine hongroise, et Frank Malina, d’origine tchèque, dont l’œuvre – au sens large – se situe à l’intersection entre l’art, la science et la technologie. Dès le début du XXe siècle, les découvertes scientifiques et technologiques ont grandement influencé les artistes et scientifiques. De cette influence est née la conviction que de l’esprit de la science pouvait émerger une nouvelle synthèse artistique. György Kepes et Frank Malina partageaient absolument ces conceptions modernistes qui pourraient se résumer ainsi: une “combinaison d’aspiration et d’expressivité à travers l’expérimentation et une innovation radicale”.

Au milieu du XXe siècle, Kepes et Malina font figure de pioniers de ce concept d’interdisciplinarité. Un idéal humaniste souvent qualifié d’utopique. Tous deux recherchaient un équilibre entre l’art et la science, une interaction et un transfert de connaissance mutuel. Pour cela, ils n’ont eu de cesse de développer des propositions et d’exprimer leur créativité. Or, pour Kepes et Malina, travailler avec la lumière devint rapidement un important moyen de développer les relations humaines et leur interaction avec l’environnement. Ainsi, si la lumière en tant que médium dynamique, a intéressé Kepes et Malina tout au long de leur carrière et c’est précisement ce point commun que met “en lumière” cette exposition.

A l’heure où les disciplines artistiques, technologiques et scientifiques s’entrecroisent de plus en plus et où les frontières entre ces domaines de pensées et d’expérimentation s’estompent, cette exposition rend hommage à la démarche de deux hommes qui ont grandement participé et influencé l’évolution des perceptions, tout en restant relativement dans l’ombre du monde de l’art, du fait sans doute de leur implication dans des projets éducatifs et scientifiques.

L’exposition du musée Ludwig présente ainsi des œuvres, des correspondances et des documents qui guident le spectateur dans la découverte des multiples interconnections entre les différents domaines et disciplines qui reflètent la vie et le travail de ces deux hommes. On y perçoit l’influence de László Moholy-Nagy et Nicolas Schöffer, notamment ses Variations luminodynamiques, de même qu’une approche du constructivisme russe et du Bauhaus. En résulte une succesion d’images et d’installations où les variations colorées et la poésie née de la lumière sont tout simplement magiques. Un titre décidemment bien choisi.

Frédérique Lemerre

 

Le Plaisir de la lumière

György Kepes et Frank Malina

A l’intersection entre l’art et la science

Jusqu’au 21 novembre

Musée Ludwig – Palais des Arts

IXe arrt. Komor Marcell u.1

www.ludwigmuseum.hu

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