Le pavillon hongrois fortement critiqué
Shanghai 2010
La Hongrie est l'un des 41 pays à disposer d'un pavillon à l'Exposition Universelle de Shanghai. Ce bâtiment a été loué par la délégation hongroise et c'est l'architecte Tamás Lévai qui a été chargé de sa conception. Un pavillon qui ne manque pas de susciter les critiques.
Plusieurs centaines de tiges en bois pendent du plafond et guide la lumière jusqu'au cœur du pavillon. Pendant la journée, l’installation est illuminée par la lumière du jour, et la nuit, elle est éclairée par de petits points de lumière situés à chaque extrémité de ces tubes, imitant ainsi la voute céleste étoilée. Au centre se trouve un gömböc, corps homogène et tridimensionnel convexe comportant un unique point stable et un unique point instable d'équilibre. Posé n'importe comment, il revient toujours à la même position. Le Gömböc a été mis au point en 2007 par deux Hongrois de l'Université technique et économique de Budapest, le mathématicien Gábor Domokos et l'ingénieur Péter Varkonyi, après en avoir démontré le principe en 2006.
Mais le bâtiment s'attire les foudres de la critique. Selon des membres de l'Académie des Sciences et les inventeurs, le pavillon hongrois ne correspond pas au thème de l’exposition – «une ville meilleure, une vie meilleure», et ce bien que l’invention hongroise ait reçu deux médailles d’or lors de l’exposition scientifique de Nuremberg. «Probablement les Chinois réussiront-ils à comprendre l’installation mieux que les Hongrois» a réagi Gábor Domokos dans les colonnes du quotidien Népszabadság. «Les Orientaux ont une relation différente aux objets, qu'ils admirent pour leur union de la forme et du mouvement», a-t-il ajouté. Pourtant, le Gömböc présenté à Shanghai n’a pas l'exacte forme du Gömböc tel qu'il a été mis au point par les deux scientifiques car sa réalisation sur place aurait été problématique et son transport irréalisable.
D'autres critiques fustigent le coût de ce pavillon, pour lequel le gouvernement a alloué 2,6 milliards de HUF, géré par une entreprise privée, ce qui ne manque pas de soulever des questions sur les liens entre ses dirigeants et la sphère politique.
Timea Ocskai
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