Le parquet a fait appel dans l’affaire Sándor Képíró
Sándor Képíró, 97 ans, ancien capitaine de gendarmerie hongrois, était soupçonné d’avoir contribué au massacre de 1246 Juifs et Serbes à Novi Sad, lors d’une rafle commise en janvier 1942. Exilé en Argentine, il avait regagné sa patrie en 1996. Considéré comme l’un des derniers criminels de guerre nazis présumés encore vivants, il devait répondre de son implication dans la mort de 36 personnes dont il aurait ordonné l’exécution. Son procès s’est ouvert le jeudi 5 mai, devant le tribunal de Budapest. Le Parquet avait requis une peine de prison ferme.
Lundi 18 juillet, le juge Béla Varga rend son verdict : Sándor Képíró est acquitté, par manque de preuves. Il insistait sur le fait que, contrairement à "ce que prétend l’accusation, le rôle des gendarmes dans le massacre de Novi Sad était bien inférieur à celui de l’armée". Ana Frenkel, représentante du centre Simon-Wiesenthal de Jérusalem, a qualifié ce verdict de "scandaleuse erreur judiciaire". De même pour Efraim Zuroff, directeur du centre, qui avait contribué à l'arrestation de Képíró en 2006, après une longue traque, estimant qu'il s'agissait "d’un procès historique, permettant à l'un des derniers nazis encore vivant, de répondre de ses actes".
Mardi 19 juillet, Képíró n'a pas assisté à la fin de la lecture des attendus, le juge ayant autorisé son absence en raison de son état de santé. "Le verdict est infondé, il y a des incohérences dans le raisonnement, par conséquent j’interjette appel", a déclaré le procureur Zsolt Falvai.
Képíró avait déjà échappé par deux fois à la prison : en 1944, condamné à 10 ans par un tribunal militaire, puis en 1946, condamné par contumace à 14 ans de prison par un tribunal du régime communiste.
Sources : LeMonde.fr, L’Express.fr et RFI.fr
Par Julien D.