Le boom de l’Internet mobile en Hongrie
L’année 2007 aura marqué le début d’une nouvelle ère technologique: celle de l’Internet mobile en Hongrie, à savoir : surfer sur le web sur son téléphone portable à partir d’une clé USB ou d’une carte que l’on insère dans un PC. Avec plus de 400 000 utilisateurs en fin d’année, le marché a affiché une croissance de 73 pourcent par rapport à 2006. Les trois opérateurs (T-Mobile, Pannon et Vodafone) ont déjà beaucoup investi dans le développement de leurs services, mais pour l’instant l’accès aux réseaux à haut débit reste le privilège des habitants de la capitale et des grandes villes (environ 47 pourcent de la population hongroise).
L’Internet mobile séduit de plus en plus de personnes, d’autant que les forfaits ont baissé de manière significative. Ainsi, pour environ 6000 HUF par mois, il est désormais possible de se servir d’Internet à l’aide de son téléphone mobile dans des centaines de villes hongroises. En ce qui concerne les trois opérateurs, l’essor de l’Internet mobile a créé un nouveau marché concurrentiel. L’enjeu est de taille puisque les propriétaires de portables ne sont pas obligés de choisir la même compagnie que pour leurs communications. Les géants du secteur espèrent donc élargir leur clientèle en attirant les abonnés des concurrents dans leur camp. D’après une étude de l’Autorité Nationale de l’Information (NHH), la position des opérateurs ne bouge plus sur le marché de la téléphonie mobile: T-Mobile est en tête avec 45 pourcent des abonnés, tandis que Pannon détient 35 pourcent et Vodafone 20 pourcent. Pour ces deux derniers, le boom de l’Internet mobile en Hongrie représente une occasion en or pour augmenter leurs parts du marché. Selon les prévisions de NHH, ceux qui s’abonneront à l’Internet mobile ne seront pas fidèles à leurs „anciennes” compagnies mais essaieront de choisir l’offre la plus attractive sur le marché: celle qui garantira le meilleur réseau à leur domicile et la plus grande vitesse pour les manipulations.
Même si les opérateurs ne tardent pas à améliorer la qualité de leurs services, il faut noter que les réseaux HSDPA (également connus sous le nom de réseaux de troisième génération) qui permettent l’utilisation du web très rapide, ne couvrent actuellement que 47 pourcent de la population. Le ministère de l’économie et des transports souhaite que cette proportion s’élève à 98 pourcent d’ici 2010. Pour atteindre cet objectif et en contrepartie de la prolongation de leur concession sur les fréquences hertziennes, János Kóka a sommé T-Mobile et Pannon d’investir 40 milliards de forints supplémentaires dans le déploiement des réseaux HSDPA.
Chez Vodafone, le PDG de l’entreprise, György Beck, estime que d’ici deux à trois ans un internaute sur deux surfera sur la Toile à partir de son téléphone portable. C’est une des raisons pour lesquelles sa compagnie réalise d’importants investissements dans ce domaine. Ses actions semblent porter leurs fruits: parmi les nouveaux abonnés à l’Internet mobile Vodafone est jusqu’ici la plus populaire: la compa-gnie réunit 38,3 pourcent des clients, devançant T-Mobile qui est actuellement à 37,4 pourcent et bien devant Pannon qui détient 24,3 pourcent du marché.
L’Internet mobile gagne très vite du terrain partout en Europe, au point que dans certains pays les spécialistes estiment que bientôt il prendra la place du wifi, qui était jusqu’ici la seule alternative à l’Internet fixe.
Anna Bajusz