Le 2 février, … les crêpes de la Chandeleur en France, bénédiction des cierges en Hongrie

Le 2 février, … les crêpes de la Chandeleur en France, bénédiction des cierges en Hongrie

Fêtée chaque année le 2 février, la chandeleur clôt une période de quarante jours après Noël. Fête qui correspond à la Purification de la Vierge et la Présentation de Jésus au Temple.

L´origine de son nom :  la fête des chandelles. Malgré sa référence chrétienne, elle reprend une tradition païenne qui remonte aux Romains : la célébration du dieu Pan, consistant à parcourir les rues, des flambeaux à la main. Christianisée par le Pape Gélase 1er au Vème siècle, reprise en 1997 par Jean-Paul II. Les croyants procèdent alors à des processions à l'aide de cierges bénis. En principe, car il semblerait, du moins en France, que la tradition se perde. Pourquoi un cierge béni ? Probablement en souvenir des temps anciens où, en attendant le baptême, il était coutume d´allumer une bougie auprès des nouveaux nés (en l´occurrence l´Enfant Jésus) pour chasser les mauvais esprits. Bougies que l´on allumait également pour écarter les orages. Mais aussi et surtout pour commémorer la prophétie de Simeon qui, lors de la Présentation au Temple, voyait dans L’Enfant Jésus „la lumière qui éclairera le monde”.

Mais, et c´est ce qui en reste dans l´imagerie populaire, la chandeleur nous rappelle surtout que, si la fin de l´hiver approche, il faut encore prendre des forces avant l´arrivée du printemps. Par exemple en consommant des crêpes. Mais pourquoi précisément des crêpes ?  Probablement parce qu´il s´agit d´un mets peu coûteux, facile à préparer, et… délicieux.

„Rondes et dorées, les crêpes symbolisent le soleil et la fin de l'hiver, mais aussi les offrandes. Une vieille coutume stipule qu'il est courant de faire sauter plusieurs fois de suite la première crêpe afin de conjurer le mauvais sort pour l'année à venir. Et une vieille tradition paysanne rapporte qu’ils avaient coutume de le faire de la main droite en tenant une pièce de monnaie dans la main gauche afin d'attirer sur eux bonheur et prospérité...” (Wikipédia)

Ainsi est-elle fêtée en France, ainsi qu´en Belgique, dans la Suisse romande, au Québec et au Luxembourg. Le Luxembourg où elle est aussi la fête des enfants, censés parcourir les rues, un petit lampion allumé à la main pour entonner devant chaque maison une chanson traditionnelle, dans l´espoir d´en tirer une petite récompense.

Les Hongrois, quant à eux, s´en tiennent à son origine religieuse, faisant bénir et allumant (en principe…) à cette occasion des chandelles („Gyertyaszentelés”: „Consécration des chandelles”), symbole de purification, en souvenir de la Vierge Marie, mais aussi comme symbole de la purification par le baptême. En principe, car, comme ailleurs, il semblerait que la tradition se perde peu à peu. Fête religieuse également célébrée en Amérique du Sud, principalement au Mexique où elle revêt une grande importance : habillage et bénédiction de petites poupées représentant l´Enfant Jésus, suivies d´un repas en famille. Moins romantiques, leurs voisins du Nord en font, paraît-il „le jour de la Marmotte”, allez donc savoir pourquoi. Probablement à associer à une ancienne croyance : si ce jour-là, l´ours aperçoit son ombre en sortant de sa grotte, il y retournera aussitôt, pris de peur. L´ours étant donc remplacé par une inoffensive marmotte...

Pour notre part, et pour concilier les deux traditions, hongroise et française, pourquoi ne pas déguster nos délicieuses petites crêpes à la lueur des chandelles ? Ambiance assurée. En attendant les beignets du Mardi gras, tout aussi savoureux, mais moins digestes...

 Pierre Waline

Catégorie