L'affaire Hospinvest

L'affaire Hospinvest

Grève à l’hôpital d’Eger

 

Tímea Ocskai

 

Une grande partie des travailleurs de l’hôpital d’Eger s’est mise en grève depuis que l’Assemblée du département de Heves a rendu public sa décision de confier la direction de l’hôtipal à la société HospInvest.

 

 Le Conseil général du département de Heves (dirigé par les socialistes), qui avait lancé un appel d’offres pour la gestion de l’hôpital Markhot Ferenc à Eger, a finalement décidé d’accorder la direction de l’établissement à la société HospInvest pour les 20 ans à venir. Le Fidesz ayant accusé la municipalité de créer ce concours exclusivement pour HospInvest, certaines organisations civiles, ainsi que les syndicats du personnel hospitalier, se sont opposés à plusieurs reprises à la privatisation fonctionnelle de l’hôpital.

La direction de la santé publique a accordé les autorisations nécessaires à l’entreprise qui, après avoir signé un contrat avec la Sécurité sociale, pourra commencer à diriger l’hôpital dès le 1er novembre.

La société HospInvest va investir six milliards de HUF dans l’hôpital Markhot, ce qui va permettre – dans un premier temps – le maintien de plusieurs services dont le fonctionnement pourrait être remis en cause à l’avenir si HospInvest ne le finançait pas. C’est ce que redoute la municipalité d’Eger (Fidesz) qui promet de traduire la société en justice si elle n’honorait pas cet engagement et que la vie des patients était de ce fait en danger.

Les opposants à cette privatisation émettent des doutes importants concernant la capacité financière de l’entreprise. Celle-ci a en effet cumulé d’importantes dettes l’année dernière et ceux qui se présentent comme les défenseurs de l’hôpital public redoutent que HospInvest n’ait cherché à gagner le concours uniquement pour obtenir plus de crédits bancaires.

En revanche, force est de constater qu’il y a beaucoup d’hôpitaux en Hongrie, plus que le pays en a réellement besoin. Or le personnel n’a pas forcément intérêt à rationaliser le fonctionnement des établissements, et les hommes politiques ont peur de le faire…

Ainsi une grande partie du personnel médical est-elle entrée en grève le 6 octobre pour manifester son refus de travailler avec HospInvest : un employé sur sept a fait grève à cette date – presque tous étaient des médecins, et les arrêts de travail ont concerné le service des consultations externes. Par ailleurs, plusieurs syndicats ont exprimé leur solidarité avec l’hôpital d’Eger, comme le syndicat des employés des chemins de fer.

HospInvest, qui gère déjà les hôpitaux de Gyöngyös, Hatvan et Parádfürdô, a réagi en cherchant à rassurer la population : les malades seront bien pris en charge. L’entreprise a par ailleurs proposé un contrat de travail à chaque membre du personnel de l’hôpital d’Eger. Ceux qui refuseraient de le signer d’ici fin octobre recevraient dans les meilleurs délais leurs indemnités de licenciement.

 

Catégorie