La santé des Hongrois
La santé d’une population dépend avant tout de son environnement, du fonctionnement du système de protection sociale, et de divers facteurs personnels. D’après les chiffres, la Hongrie se situe entre les pays développés et entre ceux en voie de développement, avec un taux de mortalité de 13 ‰ contre 11 ‰ en moyenne en Europe (et, à titre de comparaison, 9 ‰ en France métropolitaine) (Source: INSEE).
L’interaction de l’individu et de son entourage a une influence primordiale sur sa situation sanitaire. Le taux de mortalité des Hongrois est extrêmement élevé par rapport à la moyenne de l’Union européenne, des statistiques qui ne semblent pas devoir s’améliorer. Le cancer et les maladies chroniques représentent les causes principales de ce taux de mortalité élevé.
L’espérance de vie à la naissance est très basse en Hongrie et varie selon les sexes : un peu plus de 70 ans pour les femmes et environ 65 ans pour les hommes. Comparativement, l’es-pérance de vie est entre 75 et 79 ans en Europe de l’ouest. C’est surtout le taux élevé de mortalité des hommes d’âge moyen qui inquiète les spécialistes.
En examinant les différentes classes d’âge, on peut constater que la tendance des dernières décennies est positive dans le cas des jeunes, mais la situation des générations précédentes tend à s’aggraver. Selon les chiffres de 2002, 40% des hommes et 20% des femmes sont morts avant d’avoir atteint l’âge de 65 ans.
Les maladies cardio-vasculaires sont responsables de près de la moitié des décès, mais l'hypertension artérielle est aussi une maladie fréquente en Hongrie et se trouve souvent être à l’origine de problèmes cardiaques. L’autre grande cause de mortalité, le cancer, est quant à lui responsable de 65 000 nouveaux malades par an. En ce qui concerne les femmes, elles sont plus prédisposées au développement de tumeurs entre 19 et 55 ans. Le cancer chez les hommes est en revanche plus fréquent après 55 ans.
Outre ces maladies, d’autres maux sont également très répandus en Hongrie : les allergies, l’asthme, l’ulcère (plus fréquemment chez les hommes), les maladies chroniques du foie (dues notamment au problème sanitaire le plus répandu dans le pays : l’alcoolisme, qui touche un homme sur trois !) ainsi que l’ostéoporose et les rhumatismes.
Selon les médecins et les chercheurs, un grand nombre des ces maladies mortelles pourraient être évitées en agissant sur le stress et la dépression; l’omniprésence de cette dernière maladie est d’ailleurs caractéristique de la Hongrie. Le stress chronique est dû avant tout à la précarité du travail et de la situation sociale et peut facilement devenir le facteur principal de la détérioration de la santé, et par conséquence de la mort. Quant à la dépression, elle est la cause principale du suicide et, plus surprenant, elle est aussi l’une des causes majeures des homicides et des accidents. Selon les statistiques, la dépression est en outre le moteur de la quatrième cause principale des décès en Hongrie : la violence. Les recherches montrent que la dépression cause plus de dégâts chez les hommes car ces derniers sont en général plus réticents à consulter et à entreprendre un traitement médical que les femmes.
Heureusement, il y a aussi des chiffres plus positifs. Par exemple, le taux de mortalité infantile diminue chaque année et s’approche de la moyenne de l’Union européenne ( 6 ‰). Toutefois, pour pouvoir modifier favorablement les autres statistiques il faudrait changer les conditions sanitaires, voire culturelles, des Hongrois. Et les mentalités changent lentement…
Tímea Ocskai