La Hongrie: Rouge, blanc,VERT

La Hongrie: Rouge, blanc,VERT

La protection de l’environnement

 

La protection de l’environnement est un sujet qui suscite moins d'engouement et d'engagement en Hongrie que dans d'autres Etats membres de l'Union européenne. Cette thématique est reprise par la classe politique, beaucoup moins par la société civile.

 

 

 

Depuis les élections de 2010, le secrétariat d'Etat à l’Environnement est une des branches du ministère du Développement national, avec à sa tête Zoltán Illés. Parmi les partis politiques, le LMP (Lehet Más a Politika ou « une autre politique est possible») a placé le sujet environnemental comme une priorité de son programme. Dans la sphère civile, le Védegylet (Ligue pour la protection de l'environnement), Greenpeace, et d'autres organisations locales s'engagent activement dans la protection de l'environnement.

 

Zoltán Illés, secrétaire d’Etat à l'Environnement

Le secrétaire d’Etat, nommé en 2010, est en charge des questions environnementales pour le compte du FIDESZ depuis 1994 et un expert sur ces thématiques qu'il pratique depuis l'Université. Toutefois, le premier gouvernement de Viktor Orbán (1998-2002) n'avait pas désigné Illés à ce poste. A l'époque, le FIDESZ avait en effet offert ce mandat à un membre du FKgP (parti civique des petits propriétaires indépendants et des travailleurs agraires), un des partis de la coalition gouvernementale, pour des raisons évidemment politiques. Illés utilise les outils de droit public pour mettre en oeuvre sa politique environnementale. Par exemple, en 2010, après l’inondation de Felsôzsolca, l’Etat a exproprié des terrains pour améliorer le système de digues. Une des plus grandes tragédies environnementales en Hongrie fut toutefois celle des boues rouges en octobre 2010, qui mit la lumière sur les imperfections du système de contrôle environnemental et sur l'irresponsabilité des autorités publiques. Ce produit toxique s'est répandu sur le territoire de sept villages alentours, submergeant en particulier les villes de Kolontár et Devecser et tuant 10 personnes. La catastrophe a été provoquée par une surcharge en boues toxiques du réservoir, alors même que l’usine avait obtenu les autorisations nécessaires pour fonctionner. Après le désastre, le propriétaire de l’usine d’aluminium MAL Zrt., a été placé sous surveillance par l'Etat et sanctionné par le Tribunal d'une amende record de 150 milliards de forints (500 millions d’euros).

Force est de constater aujourd'hui que dans le secteur environnemental, la politique est de plus en plus influente. Il suffit d'ailleurs, pour s'en rendre compte, de faire la liste des directeurs de parcs nationaux limogés pour des raisons obscures...

 

Védegylet

La plus puissante organisation écologique hongroise de ces 20 dernières années est sans aucun doute le Védegylet, créé en 2000. Cette ligue de protection de l'environnement se fait un devoir d’informer les citoyens, d’influencer les décideurs, etc... Leurs actions dépassent les missions traditionnelles des associations “vertes”. Par exemple, un des dossiers où ils ont joué un rôle majeur fut la nomination de László Sólyom comme Président de la Hongrie. Le Védegylet a mené un combat actif et décisif pour l'avenir du Mont Tubes, à côté de Pécs. Il a, avec l’aide de Sólyom, figure magyare de l'écologie, empêché l’installation d’un radar militaire sur ce site. L’OTAN avait choisi la réserve naturelle du Mont Tubes pour y mettre son radar, mais après de nombreuses protestations, l'organisation internationale a renoncé à ce projet et décidé finalement de l'installer à Medina, un village situé dans le département de Tolna.

 

LMP

Jusqu’en 2010, il manquait un parti “vert” à la palette politique hongroise. En se montrant aux côtés du Védegylet, le LMP a voulu tenir ce rôle. Le nouveau parti est donc représenté au Parlement depuis 2010. Il a présenté un budget alternatif pour 2012 avec comme titre “Changement vert” et a opté pour le slogan “Travail et air !”. Une pétition contre l’agrandissement de la Centrale nucléaire de Paks projeté par le gouvernement a été mise en ligne sur leur site internet. Les membres du LMP y indiquent qu'ils préféreraient que les investissements publics soient orientés vers les énergies vertes, comme le vent ou le soleil.

 

Greenpeace

La plus importante organisation écologique internationale, Greenpeace, a débuté ses actions en Hongrie en 2000, après la pollution au cyanure du fleuve Tisza. Une grosse quantité de cyanure provenant d'une mine d'or roumaine s'est déversée dans la Tisza en décimant la faune et la flore du fleuve. L’organisation est vite devenue célèbre auprès des autorités administratives. Elle a d'ailleurs gagné plusieurs combats : moratoire signé par le Pays sur les OGM, mise en place d'une alerte à la pollution, manifestation commune avec le Védegylet contre le radar du Mont Tubes, blocage du projet d'agrandissement de la centrale thermique de Mátra, etc... Greenpeace a également soumis au gouvernement le “Új Széchenyi Terv” (Nouveau Plan Széchenyi) qui est sa version des réformes économiques à engager. L'organisation fait par ce biais des propositions utiles qui répondent à des critères écologiques.

On trouve également des organisation régionales qui représentent des intérêts écologiques locaux. L'accent est mis de plus en plus par ces organisations sur l’éducation écologique des enfants, via l’école, ce à quoi contribuent des ONG, comme la Fondation Norvège qui distribuent des aides sous forme de concours.

Rita Szabó

 

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