La Hongrie, l’espoir infini
Vague d’immigration
Le but: Subotica (Serbie), ce lieu représente le dernier arrêt, le dernier rempart, l'espoir. Après cette ville commence la zone Schengen, où il n’y aura plus de contrôle frontalier.
Celui qui atteint ce point aura atteint son but puisque la frontière hongroise deviendra accessible à ces immigrés venus d’un peu partout, de Libye, du Pakistan, d’Afghanistan et d’autres pays où il ne fait pas bon vivre, la plupart du temps pour des raisons liées à la guerre. „C’est la troisième fois que j’essaie de traverser la frontière, mais à chaque fois les gardes frontaliers hongrois me rattrapent” commente un libyen, devant d’autres jeunes arabes, assis à même le sol.
C’est à la recherche d’une meilleure vie, plus digne que ces jeunes, entre autres Libyens, partisans de Khadafi, se retrouvent, la nuit entassés et le jour éparpillés, dans une forêt rasant les frontières de la Hongrie, dans le but de passer dans la vraie Europe, celle qui s’est dessinée à merveille dans leur esprit. La forêt située derrière le cimetière de Subotica devient „la ville des réfugiés” où des asiatiques se contentent d’une minable quantité de pain trempée dans de la crème fraîche quémandée autour de l’Université Saint Ivan, alors que leurs compagnons arabes réclament quelques sous et récupèrent de quoi vivre dans la décharge publique.
La frontière hongroise, le dernier rempart
On parle de plusieurs milliers de personnes qui auraient transitées par ce cimetière, cette forêt et cette décharge publique. Sur Internet tout est clair, le chemin à prendre, la manière de faire, les contacts et même le prix de chaque opération. Accéder en Hongrie est le rêve de milliers de jeunes et moins jeunes, parmi eux des femmes. Subotica, ville serbe, située à 10 km de la frontière hongroise, est devenue un lieu de rassemblement des réfugiés asiatiques et de ceux arrivant de l’Afrique du Nord. Cette zone offre un avantage particulier aux réfugiés : en restant méfiants, ils peuvent échapper aux poursuites policières et être libres ou à peu près...
Du provisoire qui peut durer
Il est presque impossible pour ces immigrés en situation illégale d’imaginer circuler librement en ville sans provoquer l’intervention immédiate de la police et leur arrestation consécutive, synonyme de prison. Vouloir errer dans Subotica équivaut en effet à une amende de 20 Euros que le policier attend avec main tendue, et un retour en Macédoine si elle n’est pas payée. Résister et souffrir, garder espoir et rêver, tout en fixant, de jour en jour, cette Hongrie est le seul moyen de passer dans „l’Eldorado européen”.
Et la Hongrie dans tout cela ? Le nombre croissant de ce flux rend la mission du personnel frontalier plus délicate. Après avoir accueilli un nombre important de Somaliens sur son territoire, dans le cadre des actions humanitaires de l’Union européenne, la Hongrie va-t-elle pouvoir continuer à jouer le même rôle, celui de pays d’accueil où sera-t-elle obligée de renforcer ses frontières et laisser les pays voisins subir, à eux seuls, les conséquences de ces vagues d’immigration ? En toute hypothèse, les réfugiés de Subotica seront toujours là tant que la communauté internationale ne sera pas mobilisée. Au fait où est la Croix Rouge dans la forêt de Subotica ?
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Hamid Hammad