La France en Hongrie
A l’approche du 14 juillet, M. Roland Galharague, Ambassadeur de France en Hongrie, a accepté, d’évoquer les grands axes de la relation franco-hongroise. Une rencontre particulièrement importante en cette période où règnent quelques incertitudes sur la politique hongroise, tant sur le plan de son économie que sur le respect des principes fondamentaux du droit européen.
Quel bilan tirez-vous de cette année écoulée depuis votre dernière interview pour le JFB ?
Tout dépend du domaine que l’on considère. Cette année démontre qu’il n’y a pas d’exception française pour ce qui concerne la vie économique. La situation du pays, comme c’est le cas pour toute l’Europe, est difficile. Dans ce contexte, les entreprises françaises connaissent des situations identiques à celle que vivent les entreprises des autres pays européens. Il y a des entreprises qui s’en tirent bien en Hongrie, certaines, même, ont augmenté leurs investissements dans le pays, des entreprises qui sont dans des situations très dures et qui résistent et d’autres qui ont quitté le marché. Cette diversité se reflète dans les différences de taille et de secteurs. Certaines entreprises (NDLR : Dalkia, Sanofi) ont signé des accords dits de « partenariat stratégique » avec le gouvernement hongrois qui prévoient un dialogue et des consultations régulières avec le gouvernement. Pour d’autres, les changements règlementaires survenus récemment, la question de la pérennité de l’activité en Hongrie se pose et des procédures ont été entamées pour que soit examiné la conformité de cet environnement réglementaire avec les règles du Marché unique européen.
Plus globalement, comment jugez-vous la relation franco-hongroise depuis votre entrée en fonction ?
Les relations bilatérales entre la France et la Hongrie sont bonnes. Elles sont excellentes en matière de politique étrangère. Les forces armées hongroises participent à plusieurs actions communes de l’UE dans le monde, avec des effectifs proportionnels à l’importance du dispositif militaire hongrois. Elles agissent avec la France dans les opérations de sécurisation de l’aéroport de Kaboul. La Hongrie a aussi été un des premiers pays à approuver l’intervention française au Mali ou à reconnaître la Coalition nationale syrienne comme seule représentante du peuple syrien.
Lors des discussions sur les orientations du budget européen pour la période 2014-2020, la Hongrie s’est trouvée aux côtés de la France sur l’importance de l’utilisation des fonds de cohésion pour favoriser une politique visant à un retour de la croissance. Nous espérons la poursuite de cette coopération et travaillons dans ce sens, notamment dans la perspective du Conseil européen consacré à la défense européenne en décembre 2013. Ce sujet qui sera abordé pour la première fois depuis de nombreuses années par l’ensemble des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union est aussi un domaine dans lequel nous travaillons en étroite collaboration avec le gouvernement hongrois. La participation du Président de la République française, M. François Hollande et de la Chancelière allemande Mme Angela Merkel à la réunion conjointe du groupe de Visegrad (NDLR : Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) et du triangle de Weimar, lors de laquelle ce sujet a été abordé en est l’illustration.
Quels sont les composantes essentielles de cette nouvelle politique de Défense européenne ?
Globalement, les trois axes de ce sommet seront : la mutualisation de certaines capacités militaires, l’amélioration de notre capacité à participer à certaines opérations communes, notamment les opérations extérieures, et la consolidation de l’industrie de défense européenne. Un aspect particulièrement important puisqu’il tend à l’amélioration et à la restructuration des industries de défense en Europe.
Selon vous, que peut-on attendre pour l’année à venir ?
L’année 2014 sera, en Hongrie, une année électorale. Cette échéance aura une influence décisive. Les coopérations techniques en cours se poursuivront dans la mesure de nos moyens, plus réduits qu’autrefois du fait de la crise. Je pense en particulier aux bourses accordées par le gouvernement français et à la création d’une université francophone virtuelle à Szeged. Des initiatives qui renforcent sur le long terme les liens entre nos deux pays et favorisent une meilleure compréhension mutuelle.
Dans le domaine culturel, il y aura, en ce qui concerne la Hongrie en France, une exposition « Bartók et la peinture » qui devrait être inaugurée en octobre 2013, qui participera à une meilleure connaissance de la culture hongroise en France. En Hongrie, nous attendons la venue d’une grande rétrospective dédiée à l’œuvre d’Endre Rozsda, un peintre hongrois qui a longtemps vécu en France et nous travaillons à la reprise à Budapest d’une grande exposition d’œuvres de Chagall, organisée à Paris et qui serait la première exposition d’envergure en Hongrie dédiée à ce peintre. Chagall, avec tout ce qu’il représente en termes de synthèse des divers héritages culturels européens devrait rencontrer un grand succès.
Dans un tout autre domaine, celui du regroupement immobilier, nous poursuivrons nos efforts qui ont déjà produits des résultats cette année malgré un contexte difficile.
Quel message adressez-vous aux Français qui résident en Hongrie ?
Comme toujours, l’Ambassade, tous ses services et les services consulaires dont c’est la fonction principale, sont à la disposition et à l’écoute des Français qui vivent en Hongrie. Je pense que la communauté française en Hongrie est une communauté assez dynamique et assez solidaire et je suis désireux d’aider à consolider encore cette cohésion.
Xavier Glangeaud
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