La fête du “pezsgô”

La fête du “pezsgô”

Les sculptures de Mária Törley au Musée de la gastronomie à Budapest

A l’approche du réveillon du nouvel an, le Musée de la gastronomie présente le “pezsgô” Törley et toute la saga familiale, en plein coeur de Pest, près de la grande Basilique. Nous y avons rencontré Mária Törley entourée de ses sculptures, de sa célèbre fontaine Lucullus et de quelques meubles rares du château qui lui sont revenus.

Image retirée.

Dans cette exposition on a réussi à recréer l’ambiance de l’époque des pères fondateurs de la manufacture. Il y a en effet 125 ans que József Törley implantait son usine en Hongrie. Il apprit la méthode de vinification en Champagne puis, de retour en Hongrie, accompagné de maîtres de caves de Reims, il réussit à produire un vin mousseux de qualité et doter son entreprise d'un chiffre d’affaires important dès 1890. Au musée l'on retrouve les images de la fabrication d’antan, du château romantique de la famille ainsi que des affiches qui ont fait la renommée de la maison Törley. József Törley était un grand amateur d’art et également mécène. Les meubles de son salon, présentés dans cette exposition, ont gardé leur importance y compris aujourd’hui dans la vie de la famille quand musiciens et autres artistes se réunissent avec des amis au salon de Mária Törley, sculpteur et arrière-petite fille des fondateurs.

La fontaine de Lucullus est au centre de l’exposition, les figures de l’artiste ne sont que sensualité, les délices du vin, des fruits sont exprimés avec beaucoup de talent, comme ces grappes de raisin, reflet lointain des fruits et de la joie de vivre exprimée par Arcimbaldo. «Elle peut être sublime, lyrique et émotionnelle, mais aussi ironique, frivole et pleine d’humour», commente avec justesse l’historien d’art Balázs Feledy qui inaugurait son exposition au château de Bourlglinster, au Luxembourg. Exposition organisée à l’occasion de l’élargissement de l’Union européenne en 2004. Depuis, elle a été reçue pour une seconde exposition dans le même château, avec le photographe luxembourgeois Fred Faber, pour les 50 ans de l’Union .

Francophone, elle aurait pu devenir enseignante, mais son destin c’était les beaux-arts... Et c’est sur une grande échelle qu’elle nous apprend beaucoup sur Villon et Rostand avec ses sculptures très humaines et pleines d’humour. Elle a créé des monuments consacrés à de grands personnages de l’histoire de la Hongrie, mais aussi dans le domaine du sacré. L’objet d’art sacré a une mission, dit-elle : «il doit créer des liens entre ciel et terre , pour pouvoir atteindre et toucher l’Univers».

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Tous ses critiques remarquent qu’elle est un très bon portraitiste et que c’est là l'héritage de sa mère artiste peintre. C’est elle qui l’a aidée et encouragée à ses débuts; car elle aussi a eu la vocation mais il était plus difficile de s’épanouir pleinement à son époque. Dans l'exposition, nous pouvons toutefois découvrir quelques toiles de Magdolna Piukovics, qui a fait ses études chez les meilleurs maîtres, dont l'art mérite l’attention et l’hommage que lui dédie sa fille. Au musée de la gastronomie et dans d’autres expositions récentes, nous découvrons ainsi certaines de ses oeuvres inconnues jusqu’à présent, en particulier des portraits et des paysages. Elle était également mélomane et nous découvrons cet héritage chez sa fille, auteur d’un hommage à Kodály et Annie Fischer en modelant ses instruments hommes et femmes tendres et ludiques. C’est avec ses instruments amoureux et ses fontaines dédiées au “pezsgö” et à la joie de vivre que nous souhaitons à nos lecteurs une très bonne année !

Éva Vámos

Adresse : Magyar Kereskedelmi és Vendéglátóipari Múzeum

1051 Budapest, Szent István tér 15,

tous les jours sauf mardi :

11h00-19h00

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