La clé de l’avenir ?
Le Football en Hongrie
Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement d’Orbán, le football occupe une position privilégiée dans les décisions publiques. Cette année, le football a en effet le vent en poupe : réformes, aménagements, augmentation substantielle des aides financières, voici en quelques mots les objectifs du gouvernement pour faire du football une véritable « ressource » pour l’avenir…
Le stade de Debrecen
L’une des premières mesures prises par le gouvernement d’Orbán dans le domaine du sport, a été d’accorder une aide publique de 12,5 milliards de HUF pour la construction du nouveau stade de Debrecen. Cette mesure faisait partie des promesses électorales de Viktor Orbán. Il avait d’ailleurs affirmé lors de sa campagne : « Il est temps que le gouvernement, avec le soutien de la ville de Debrecen, construise un stade digne de l’équipe DVSC ».
Le stade actuel de l’équipe DVSC, d’une capacité d’accueil de 9640 personnes, est dans un état délabré. Par conséquent, à part les matchs de championnat national organisés à Debrecen, tous les matchs de la Ligue des champions et Ligue européenne se tiennent ailleurs, notamment au stade Ferenc Puskás de Budapest. Afin de mettre fin à cette situation jugée inacceptable par le gouvernement, un nouveau stade conforme aux critères de la FIFA et de l’UEFA, pouvant accueillir au moins 15 milles personnes, sera construit d’ici la fin 2012. D’après les plans, les travaux de construction de ce stade multifonctionnel pourront débuter au début de l’été. Pour la réalisation de ce projet, l’Etat hongrois et la municipalité de Debrecen créent ensemble une société qui, une fois le stade construit, aura en charge son exploitation.
Aider les jeunes espoirs du football
En application de l’accord trilatéral conclu le 5 avril dernier par le Ministère des Ressources nationales, l’Institut de sport national et l’Association hongroise du football, une subvention de 2,2 milliards de HUF sera accordée pour la formation des jeunes espoirs du football. Le président de l’Association, Sándor Csányi a déclaré lors d’une conférence de presse que 1,8 milliards de HUF seraient ainsi distribués entre 5 académies de football et l’atelier de formation de 8 équipes de première et deuxième division. Les 400 millions de HUF restants seraient utilisés pour relancer le programme national Bozsik dont le but est de permettre aux plus jeunes de jouer au football dans des conditions dignes de professionnels. L’aide financière relève « du jamais vu ». Les jeunes espoirs de l’ensemble des autres disciplines sportives ne bénéficieront quant à eux que d’une subvention de 2,4 milliards de HUF. Le secrétaire d’Etat chargé des sports, Attila Czene, a justifié la décision en disant que la moitié des jeunes espoirs professionnels sont des footballeurs.
Tamás Szabó, directeur général de l’Institut national des sports, a affirmé à l’Agence de presse hongroise MTI que la somme serait versée à l’Association en trois fois. « Cette injection de capitaux pourrait porter ses fruits lors des Jeux olympiques de 2016 à Rio de Janeiro, une compétition à laquelle nous espérons que l’équipe nationale hongroise se qualifiera » a-t-il ajouté.
Derrière le foot se cache toute une philosophie…
Lors du Forum du football hongrois qui s’est déroulé dans l’arène László Papp, le Premier Ministre a déclaré que le gouvernement considérait le sport comme un bienfait pour la santé, et qu’il était nécessaire que le football donne une image d’un sport sain et pacifique. Pour cela, il a jouté qu’il fallait imposer des règles et de l’ordre dans les stades. «Il est inadmissible que les familles ne puissent pas aller voir un match parce qu’elles craignent les atteintes à leur intégrité physique» a-t-il remarqué. Selon Orbán, il est honteux que la Hongrie soit en queue de peloton, au vu des statistiques européennes, pour la pratique d’un exercice physique de façon régulière. C’est la raison pour laquelle des changements radicaux s’imposent. « En Hongrie, il n’y a que 1,3-1,5% de la population qui pratique le football à un niveau professionnel, tandis que la moyenne européenne se situe à 3% et le taux s’élève à 10-15% dans les pays les mieux classés. Pour le gouvernement, le football offre des ressources aujourd’hui inexploitées. Viktor Orbán a souligné que le football n’était pas qu’un simple sport. Il a d’ailleurs encouragé les dirigeants de l’Association hongroise de football à faire du football un outil d’avenir et de renouveau pour la Hongrie. Selon lui, le football pourrait contribuer à améliorer le niveau de santé des hongrois, à former des jeunes qui ont une aptitude pour le travail et l’ordre et qui donneraient une image de renouveau du pays. Une question se pose toutefois : le football peut-il vraiment contribuer à redresser la situation de la Hongrie ?
Máté Kovács