Imre Stumpf, l’élégance au féminin
Il y a quelques semaines, la maison de couture Imre Stumpf a organisé son premier grand défilé de mode au café du New York Palace, donnant le coup d’envoi à la collection automne - hiver 2007. L’entrée était réservée à des invités triés sur le volet, médusés devant ces créations. En effet, il est à peine croyable qu’Imre Stumpf ait créé sa maison de couture il y a tout juste neuf mois avec l’aide de ses associées. Ce défilé de mode, un véritable régal, était un voyage initiatique à travers le temps, entre la modernité et la nostalgie…
JFB : Vous attendiez-vous à une réussite aussi rapide depuis notre première rencontre l’année passée ?
I.S.: Non, pas du tout, je l’ai seulement un peu espérée... Mon truc pour réussir est le travail. Et mon travail est ma liberté. Mais avant même le travail, il faut avoir des idées. Je ne sais pas exactement comment elles viennent. Cela dépend de beaucoup de choses : de mon état d’âme, de l’inspiration du jour. La barre de la réussite est constamment mise plus haut, c’est ce qui nous fait avancer.
JFB : Comment avez-vous débuté dans la profession ?
I.S. : Tout à fait par hasard, ce choix n’était absolument pas volontaire de ma part. Quand j’étais tout jeune, je voulais devenir potier, mais cela n’a pas marché. Mes parents m’ont poussé vers ce métier et si je réfléchis bien, en fin de compte, je l’ai hérité de ma grand-mère. Elle était couturière, très douée, et elle m’a appris à coudre. Je n’ai suivi aucune école de mode, je n’ai pas de diplôme universitaire. J’étais toujours plus attiré par la pratique que par la théorie; je préfère habiller les gens de la vie, plutôt que des poupées. D’ailleurs, même aujourd’hui je me considère plutôt comme un « artisan - couturier » que comme un créateur de mode.
JFB : Mais il aura fallu quand même que vous appreniez votre métier quelque part…
I.S. : Bien entendu. J’ai fait un stage de trois ans chez un couturier connu qui faisait de la confection pour hommes et femmes. J’ai tenu l’aiguille et coupé des patrons. D’ailleurs, je n’aime pas dessiner.
JFB : Comment créez-vous vos vêtements ?
I.S. : Je les crée avec mes mains sur le corps de la femme. Ce qui me différencie des autres créateurs, c’est que je ne dessine pas mes robes. Mon inspiration n’est pas abstraite. Elle naît au toucher de l’étoffe en trois dimensions. Je travaille sur le corps en vie avec ses formes et sa réalité concrète en mouvements. Je suis plus attiré par la construction des vêtements que par leur message.
JFB : Vous êtes parmi les rares créateurs hongrois contemporains qui soient en parfaite symbiose avec l’héritage de leurs ancêtres.
I.S. : Mon travail est culturellement hongrois et, par mes collections, j’offre une version moderne du savoir-faire hongrois. Dans mes créations j’utilise souvent des brandebourgs, des passementeries et j’étudie aussi les correspondances entre les tons et les matières. Le style de mes vêtements est souvent influencé par les habits traditionnels de la noblesse hongroise du 19e siècle que j’arrange au goût du jour. J’aime ce mélange de modernité et d’ancienneté. En même temps j’accepte aussi que cette idée ne soit pas du goût de tout le monde. Sans cesse en évolution, j’essaie d’imaginer et de réaliser des modèles innovants avec un souci d’exigence de beauté et de qualité. J’espère que j’ai un concept original, une nouvelle façon d’habiller la femme.
JFB : Et quelles femmes habillez-vous ?
I.S. : Celles qui m’intéressent vraiment sont de vraies femmes avec leurs formes, inspiratrices de liberté. Dans ma collection, il y a des ensembles, jupes, vestes et robes adaptés aux exigences des citadines de tous horizons confondus. J’essaie d’être à l’écoute de mon temps et de m’inspirer des tendances actuelles pour concevoir la tenue idéale en toute circonstance.
Ditta Kausay
Imre Stumpf couture
1052 Budapest
rue Fehérhajó 8-10. 3e étage/app. 7.
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