Hongrie : le Parlement adopte les chiffres clés du budget

Le Parlement hongrois a adopté, le 7 décembre, les chiffres clés du budget 2010 par 249 voix pour et 83 contre, sans abstention. La loi de Finances a été adoptée facilement grâce à la majorité des deux-tiers dont dispose le parti Fidesz du Premier ministre Viktor Orban. Selon les chiffres définitifs adoptés mardi, l'État hongrois peut compter sur des recettes de 13.151 milliards de HUF et des dépenses de 13.839 milliards de HUF. Le déficit budgétaire est donc de 687 milliards de HUF. Ce chiffre est conforme aux objectifs du gouvernement hongrois et ne dépasse par les 3% du PIB. La Hongrie pourra ainsi se féliciter d'afficher le 5e plus petit déficit des 27 États membres de l'Union européenne. Mais ce chiffre sera atteint par des moyens peu orthodoxes, qui ont valu à la Hongrie lundi un abaissement de deux crans de sa dette souveraine nationale par l'agence de notation Moody's, passant de Baa1 à Baa3 (Lire le petite phrase ci-dessous).En effet, le Premier ministre veut colmater les brèches du budget en imposant des taxes dites "de crise" sur les secteurs bancaire, des télécommunications et du commerce. L'État hongrois s'est de plus lancé dans un processus qualifié par la presse hongroise de "nationalisation" des caisses de retraites privées, dont le patrimoine - l'épargne de trois millions de hongrois sur 13 ans - s'élève à un dixième du PIB.

Les analystes estiment que le gouvernement s'est ainsi "acheté" deux ans de tranquillité, mais que le déficit ne sera pas soutenable à moyen ou à long terme. Le ministre de l'Economie György Matolcsy a néanmoins promis d'annoncer le démarrage de plusieurs réformes structurelles dès le mois de février. De son côté, le Premier ministre Orban, en visite officielle en Suède, a déclaré que "les agences de notations vont augmenter de nouveau leur note pour la Hongrie une fois qu'ils auront compris que la politique budgétaire du gouvernement fonctionne". M. Orban espère avec ce budget favoriser la reprise économique, qui à son tour entraînera la réduction du déficit.

(Source: AFP)