Histoires de pierres

La culture c’est comme la confiture

De vernissages en dîners en ville, la conversation vous fait parfois défaut. Ingurgitez ces quelques dates et événements et faites-en bon usage.

Le vrai nom de l’église Mathias est ”l’Eglise de la vierge bénie de Buda”. Mais les deux mariages du Roi Mathias qui y furent célébrés suffirent au peuple pour la baptiser du nom du souverain.

Le pont Erzsébet (Elisabeth) fut ainsi nommé en hommage à l’Impératrice, plus connue sous le nom de Sissi, épouse de François-Joseph. Assassinée à Genève par un anarchiste en 1898, elle avait la réputation d’aimer les Hongrois et même d’avoir appris à parler leur langue. Cela valait bien un pont !

Avant de s’appeler l’île Marguerite en souvenir de la fille du roi Béla IV qui y vécut dans un couvent, elle portait le nom de l’île aux Lièvres car au Moyen-Âge c’était un lieu de chasse royale.

C’est une gigantesque caserne militaire qui occupa toute la place Szabadság (Liberté) jusqu’en 1898. A cette époque, le lieu n’était qu’un immense terrain vague situé au nord de la ville. Mais la ville s’étendit tellement qu’elle vint jusqu’aux abords de la caserne qui fut alors détruite.

Le Parlement une fois achevé en 1902 n’eut pas que des inconditionnels. Cette petite phrase de Gyula Illyés, grand écrivain du XXème siècle, est restée célèbre : “Ce n’est rien d’autre que le croisement d’un bain turc et d’une chapelle gothique“…

On raconte que si l’on devait mettre bout à bout tous les escaliers du Parlement, ils s’étendraient sur plus de vingt kilomètres…

Le funiculaire de Buda, inauguré en 1870, servait à transporter les employés de l’administration qui travaillaient au Château pour leur éviter l’ascension de la pente très raide qui s’étend sur plus d’une centaine de mètres.

La colonne de la Sainte Trinité fut érigée sur la place du même nom, face à l’Eglise Mathias, entre 1710 et 1713, par les habitants de Buda pour que Dieu les protège de la peste .

Lorsqu’un enfant n’est pas sage et répond à ses parents, il est de coutume de lui clouer le bec de la sorte : «Tu as la bouche aussi grande que la porte de Vienne (Bécsi kapu)», en référence à la monumentale porte qui s’ouvre au nord du quartier du Château, point de départ des quatre rues principales de la colline.

En 1901, quand l’architecte Ödön Lechner achève le bâtiment de la caisse d’épargne, situé Hold utca, un de ses élèves l’interpelle : « Dites-moi maître, pour qui sont ces magnifiques décorations sur le toit, puisqu’on ne peut pas les voir de la rue ?».

« Pour les oiseaux ! »...

O. E.