Hausse du taux de base

Hausse du taux de base

Le mercredi 22 octobre 2008 à 11h, le Conseil monétaire de la Banque centrale de Hongrie (MNB) annonçait une augmentation de 300 points de base de son taux de base qui est ainsi passé de 8,5% à 11,5%.

 

 Depuis un mois, la devise hongroise faisait l’objet de nombreuses attaques et se dépréciait rapidement tant vis à vis de l’euro que du franc suisse. Pour enrayer la fuite des capitaux et la dépréciation de sa monnaie, la Banque centrale hongroise s’est donc vue obligée de réagir vigoureusement. Ce taux est un des plus élevés de la région avec celui de la Roumanie (10,25%) et celui de l’Islande (12%). Bien sûr au niveau planétaire, il y a plus fort, la Turquie, par exemple, a un taux de base de 16,75%, mais cela ne rassure personne.

Malgré une facilité de crédit de 5 milliards d’euros accordée la semaine précédente par la BCE, la Hongrie reste dans une situation difficile et une intervention du FMI est envisagée (et nous tenons à le dire Piroska Nagy n’y est pour rien, elle ne travaille même plus au FMI, les gens ont de ces idées...). La situation est particulièrement préoccupante pour les ménages hongrois car selon l’économiste suisse Michel Santi : «Près de 90% des hypothèques du pays sont ainsi libellées en francs suisses depuis 2006 et l'on estime que 45% de l'ensemble du marché des crédits immobiliers et 40% de l'ensemble des crédits à la consommation hongrois sont exprimés en francs suisses.»

Cette situation n’est pas sans conséquence non plus sur les banques autrichiennes et l’économie suisse. A l’heure où nous mettons sous presse le cours du forint semble s’être stabilisé autour de 270 forints pour un euro mais rien ne garanti que cela va durer. Cette hausse de 300 points de base n’est pas la première dans l’histoire de l’économie hongroise, cette décision avait déjà été prise avec succès en novembre 2003 mais l’environnement économique était alors totalement différent. Certains analystes pensent même que l’embellie qui avait suivi la hausse du taux de base en 2003 était due à l’appétit des investisseurs pour des opérations plus risquées, un contexte donc totalement inverse au contexte actuel. Les rumeurs vont bon train et se répercutent sur la situation des marchés. Le fait que la presse internationale ait parlé d’un pays sous « assistance respiratoire » et fait des comparaisons injustifiées avec l’Islande n’ont pas amélioré les choses. Pourtant, selon le gouverneur de la Banque centrale hongroise, l’éventualité d’une banqueroute de l’Etat hongrois est totalement à exclure. Pour l’Etat, c’est sûr, mais pour les citoyens, cela reste à voir...

Xavier Glangeaud 

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