Grève de BKV

Grève de BKV

 

Le mois de mai risque de faire des adeptes du vélo et de la marche à pied à Budapest ! En effet, BKV (Société des transports publics de Budapest) annonce une nouvelle grève de plusieurs jours cette fois-ci. Mais les syndicats rassurent les usagers en précisant que les métros fonctionneront normalement et que les dates de la grève ne correspondront pas aux dates du baccalauréat.

 

 

Les employés de BKV ont fait grève deux fois en quinze jours. L’arrêt de travail presque total du 18 avril a duré 24 heures. Cette fois-ci, les syndicats n’ont pas exigé l’augmentation des salaires, mais la suppression du plan de réduction des services, et en même temps, ils ont protesté contre le sous-financement de la société. Le gouvernement doit verser 10 à 12 milliards de forints de subvention à BKV, mais c’est une solution provisoire.

Après la double grève paralysante des transports en commun de Budapest et des trains (MÁV) de la semaine précédente, cette grève aussi a été lancée par une douzaine de syndicats au sein de BKV, parce qu’ils craignent que le sous-financement de la société et les suppressions envisagées des lignes à faible fréquentation n’entraînent de plus importantes suppressions de postes.

Toutes les lignes d’autobus et de métro, ainsi que la grande majorité des tramways de la capitale étaient immobilisées vendredi matin. Mais quelques lignes de tram (par exemple la 1 et la 6) ont fonctionné. Fait inattendu, Budapest n’a pas été paralysée : la circulation automobile était fluide, comme un dimanche moyen, alors que les trottoirs de la capitale étaient bondés de piétons et de cyclistes. Même le trafic des trains était normal, les cheminots ne participant pas à la grève. En même temps, fait inédit et grave : une remise de tram (Szép Ilona) a été attaquée à la bombe et on a tiré avec une arme à feu sur une autre remise.

Si la capitale n’a pas été paralysée par cette grève durant toute la journée, c’est parce que beaucoup d’automobilistes se sont levés très tôt pour éviter les embouteillages matinaux. Les routes de la capitale étaient dégagées pendant la matinée et l’après-midi. En outre, car la grève avait été annoncée à l’avance, un tiers des habitants a préféré rester chez soi plutôt que de se rendre sur son lieu de travail (32% selon l’institut de sondages Szonda Ipsos). C’est pourquoi, selon les calculs du quotidien Népszabadság, le PIB a essuyé une perte de six milliards de forints durant cette journée.

La grève de 24 heures n’a pas fait avancer les choses : après des négociations interminables, les syndicats de BKV ont exigé de la direction la suppression du plan de réduction des services, la suppression du plan de la diminution des effectifs et l’amélioration des conditions de travail. Mais la mairie de Budapest et le gouvernement s’accusent mutuellement de ne pas donner assez de fonds à la société de transports publics.

Il ne faut pas oublier qu’en 2003, le gouvernement a déjà assaini BKV, en acquittant ses dettes de presque 38 milliards de forints. En échange, la société s’est chargée de ne pas accumuler de nouvelles dettes. Mais elle n’a toujours pas commencé à diminuer les effectifs (ce qui serait nécessaire selon les experts); en revanche, de leur côté, Budapest et BKV ont investi des sommes colossales dans la construction d’une nouvelle ligne de métro n°4 et ont récemment acheté des trams (des «combinos») pour la ligne la plus fréquentée 4-6. Pendant ce temps, certaines lignes doivent se contenter d’autobus qui ont 25 ans d'âge et qui ne devraient plus rouler depuis longtemps.

Le Premier ministre Ferenc Gyurcsány a déclaré que le gouvernement ne voulait, ni ne pouvait, accorder des subventions supplémentaires à BKV à cause du plan de convergence. Le gouvernement a déjà versé 53 milliards à la société cette année. Pourtant, après une négociation entre les représentants de la capitale et du gouvernement, László Keller, secrétaire d’État au ministère des finances, a annoncé que BKV recevrait encore une subvention de 10 à 12 milliards du gouvernement.

C’est un financement accordé comme une avance, autrement dit la société devra rembourser cette somme. Cela signifie que les problèmes de BKV et de la circulation de la capitale ne sont résolus que provisoirement. D’une part, par exemple, BKV n’a pas de président, depuis la démission d’Attila Antal le 9 mars, d’autre part les syndicats brandissent la menace d’une grève de plusieurs journées au mois de mai.

Szabolcs Dull

 

Catégorie