Gábor Fodor, nouveau président du SZDSZ
Né en 1962, diplômé en droit, Gábor Fodor débute sa carrière politique juste avant le changement de système politique. En 1988 il est l’un des fondateurs de l’Alliance des Jeunes Démocrates (Fidesz). Porte-parole, puis vice-président en 1993, il devient le président du comité du parti, et dans cette fonction s’occupe de la politique de l’éducation, des questions concernant les minorités et les religions. Il quitte le parti en 1993 et renonce à son mandat parlementaire car c’est l’époque du revirement du Fidesz vers la droite. L’année suivante il adhère à l’Alliance des Démocrates Libres (SZDSZ) et obtient un mandat (renouvelé depuis à chaque élection parlementaire). Dans le gouvernement de Gyula Horn, il est ministre de l’éducation pendant un an. Sa campagne menée principalement parmi les lycéens visant à faire accepter l’homosexualité est un scandale qui lui vaut de sévères attaques si bien qu’il est obligé de déposer son portefeuille. Vice-président du comité constitutionnel et juridique du SZDSZ entre 2002 et 2006, il se présente en 2006 à la présidence du parti contre János Kóka, après la résignation de Gábor Kuncze à son poste de président. Le vainqueur est Kóka, mais Fodor peut se consoler avec sa nomination de ministre de l’environnement, fonction qu’il remplit jusqu’à la rupture de la coalition en avril 2008. Après la découverte de fraudes dans la procédure des élections du parti, c’est Fodor qui a remporté la session extraordinaire le 7 juin dernier.
Mais que veut-il faire et qu’espère-t-on de lui ? Serait-il un président réformiste du parti ?
Avant tout, sa tâche la plus urgente est de rendre le SZDSZ plus populaire, car, selon les statistiques, il ne dépasserait pas le seuil des 5% (le minimum requis dans le cas des partis) lors d’une élection anticipée. Il n’est pas exagéré de dire que le SZDSZ est en crise et Fodor devra faire bien des efforts pour obtenir des résultats satisfaisants. Ce qui est certain, c’est qu’il pourra compter sur les avantages de la situation influente de son parti sur la politique (sans son soutien le gouvernement ne pourra pas faire accepter ses projets de loi au Parlement). C’est un personnage relativement populaire des deux côtés, il est en bon terme avec les deux grands partis qui s'opposent, ce qui fait qu’il peut jouer un rôle de médiateur entre les partis, voire dicter les conditions s’il est assez habile, et s’il le veut. Pour le moment, on peut constater que les forces politiques parlementaires semblent courtiser Fodor.
Le nouveau président a déclaré qu’une coalition entre le SZDSZ et le parti socialiste était pour le moment inenvisageable. Dans l’émission Le Soir du 10 juin diffusée à la télévision hongroise, il a souligné qu’il se préparait à diriger un parti d’opposition, car l’État a besoin d’un gouvernement actif, avec une opposition constructive. C’est d’ailleurs un rôle politique avantageux à long terme, si l’on prend en considération que le SZDSZ peut se créer une image propre pour les élections de 2010. Il a ajouté qu’à l’heure actuelle une élection anticipée ne serait pas dans l’intérêt du pays : bien qu’il soit dans l’opposition il n’oublie pas que le Fidesz obtiendrait deux tiers des mandats parlementaires et pourrait ainsi modifier la Constitution à sa guise.
Tímea Ocskai
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