Festival: Budapest Transzfer

Festival: Budapest Transzfer

Hommages et honneurs sont à l’ordre du jour au Musée de la littérature Petőfi. Les amateurs des belles lettres peuvent y retrouver deux grandes figures du passé et rencontrer des auteurs contemporains majeurs en ces premiers jours d’octobre. En effet, pour la quatrième année consécutive, le Musée de la littérature Petőfi accueille, du 30 septembre au 4 octobre, le Festival Budapest Transzfer qui s'intitule cette année: Tour de Babel – compréhension et malentendu. De nombreux écrivains, scientifiques, linguistiques et sociologues vont débattre sur le sujet complexe du langage et de la langue: sont-ils des outils de communication, une identité culturelle ou encore jeu? Le langage sépare-t-il ou, au contraire, relie-t-il? Autant de questions qu’il y aura d’invités venus de toute l’Europe (voir le détail du programme sur le site du musée). L’invité d’honneur de ce festival est Agota Kristof. Ecrivaine d’origine hongroise, elle sera interrogée par l’écrivain András Petőcz sur la question du choix de la langue de l’écriture, en l'occurrence la langue française, la langue de son exil. Dans ce cadre, deux autres expositions «hommage» sont à mentionner: l’une est consacrée à l’un des plus grands poètes hongrois Miklós Radnóti, l’autre au grand réformateur de la langue hongroise Ferenc Kazinczy. La première célèbre le centenaire de la naissance du poète au destin tragique dans une salle à part, préservant ainsi une sorte d’intimité et de recueillement à son égard. Des photos du jeune homme, seul ou en compagnie d’amis, évoquent le début du siècle et l’avant-guerre. Outre des textes explicatifs, une série de lettres et de poèmes manuscrits apportent à l’ensemble l’émotion particulière d’un passé encore palpable. C’est particulièrement le cas avec ses derniers poèmes retrouvés dans ses poches lors de l’exhumation de son cadavre en 1946, deux ans après avoir été fusillé par les SS lors de leur retraite le 9 novembre 1944. Ils seront aussitôt publiés sous le titre Ciel nuageux.

L’exposition consacrée à Ferenc Kazinczy fête, dans une atmosphère propre au XVIIIe siècle, les deux cent cinquante ans de sa naissance. Portraits à l’huile, mobiliers, bibliothèque, livres d’époque, cartes et autres objets ayant appartenu à cet homme de lettres éclairé et innovateur plongent le visiteur dans un univers ou le «beau et le bien» sont les idéaux recherchés. On y découvre également un étonnant portrait et profil de Mozart, son contemporain. Retenons de Kazinczy, dont les écrits sont fort nombreux, qu’il a été, outre un réformateur de la langue hongroise, le chef de file des «néologistes» et qu’il a de cette manière enrichie sa langue de quelque 8000 mots dont la moitié est entrée dans le langage courant . On lui doit en outre des traductions de La Rochefoucauld, Molière, ou Goethe. (A voir jusqu’au début de l’année 2010). Un programme riche en perspective.

Milena Le Comte Popovic

Musée de la littérature Petőfi

1053 Budapest, Károlyi Mihály utca 16

www.pim.hu

Catégorie