Expo: Valentin Basilides
Des paysages habités par des sujets fantastiques sur les toiles de Valentin Basilides enlacent des peintures abstraites aux couleurs vives de Marcelle Vallon dans les beaux espaces de la Maison de la Presse Hongroise . Ce couple d’artistes hungaro-suisse a parfaitement utilisé le lieu pour sa nouvelle exposition « Sans titre ». Ce non-titre offre de la liberté au visiteur, la liberté d’interpréter comme il l’entend toutes les peintures exposées. Car le message inconscient est aussi perceptible . Les artistes nous font découvrir des paysages parfois bien réels ce qui n’exclut nullement l’apparition d’un éléphant bleu ou d’autres animaux bizarres dans les tableaux. Nous sommes en face des toutes dernières créations où les artistes utilisent avec virtuosité les différentes facettes des techniques de l’aquarelle .
Le récit des tribulations de cette famille mérite une plume d’écrivain – c’est Iván Bächer qui raconte qu’avec le nom de Basilides, il est impossible de ne pas être peintre. Cette vieille famille de bonne renommée a donné à la Hongrie, entre autres, une chanteuse d’opéra, des peintres , un réalisateur et un maître de masque. Valentin arrive à l’âge de 12 ans à Neuchâtel, en Suisse, où il vit durant 43 ans. Avec sa femme Marcelle, peintre céramiste originaire de la Suisse Romande, ils y ont élevé trois enfants. Puis un beau jour, après le changement de régime, le couple décide de s’installer en Hongrie. Depuis plus de dix ans, ils vivent près du lac Balaton où ils se consacrent pleinement à l’art de l’aquarelle, qu’ils enseignent également.
« J’ai voulu mettre mes deux vies dans les tableaux qui accueillent le visiteur dans la grande salle » - dit Valentin en présentant des montagnes enneigées bien suisses et la silhouette connue des montagnes d’origine volcanique du lac Balaton . Il complète ensuite l’espace en le peuplant d’objets et de personnages drôles dessinés à la plume et au crayon. Grâce à son esprit ludique, d’étranges créatures surgissent dans ses dessins, comme un corps de femme qui finit en bouquet de fleurs ou des serpents, ou un tapir. Plus loin, on découvre sa toute nouvelle technique, où il utilise celle du batik avec l’aquarelle. « C’est Miro qui m’a donné le courage de le faire » explique Basilides et il ajoute : « l’arbre avec deux pieds, c’est presque une signature » . Cet arbre « baladeur » est en même temps autochtone et déraciné. Ses œuvres sont très décoratives comme d’ailleurs celles de Marcelle qui est très sensible à toutes les vibrations de la vie. Ses symboles du mouvement perpétuel, la genèse de la vie sont peints de vives couleurs et expriment toute une philosophie de l’existence. C’est la dualité de la nature et de la civilisation qui apparaît dans ses tableaux où arbres et maisons se confondent. La Toscane l’a influencée également – ses médaillons sont inspirés par les plaques de marbre d’anciennes églises romanes de Ravenne. C’est par la recherche de l’harmonie, par la spontanéité due à l’aquarelle, par cette peinture instinctive que les artistes nous séduisent.
Éva Vámos
Sans titre. Exposition Basilides-Vallon à la Maison de la Presse
1064 Budapest, Vörösmarty u . 47 a
du lundi a vendredi de 9h00 a 19h00 jusqu au 3 février
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