EXPO: Oscillogrammes
«Le spectacle qui répéterait mon enfance», accompagné des vers de Fernando Pessoa, est saisissant dans la Galerie 2B. L’artiste hongrois Gyula Július dédie au poète cette installation composée notamment de photos prises au Portugal. Sa source d’inspiration est Pessoa et ses hétéronymes. Il a créé son personnage d’artiste-dermatologue-photographe en hommage au poète. Tous les objets présentés, comme cet ancien tourne-disque ou cette jambe de cire, ont leur signification dans cette installation à la fois ludique et scientifique, fruit d’une réflexion sur les diagnostiques.
Oscillogrammes est le titre de cette exposition qui propose un jumelage entre les arts et les sciences. Nous avançons dans ce projet avec des microscopes et des endoscopes pour porter un regard différent sur notre corps, explique le professeur Wolfgang Knapp de L’Ecole des Beaux-Arts de Berlin. Il a effectué ces expériences durant de longues années de recherches avec de jeunes médecins, qu’il s’agisse du thème du suicide dans l’histoire de l’art où l’examen du nombril et du lien ombilical. Cette exposition est ciblée sur les relations entre les arts et les sciences – tout comme le colloque prévu à l’Institut Goethe.
Depuis le siècle des Lumières, on retrouve dans les utopies ce vieux rêve de créer des lieux, des musées où s’opérerait «la liaison des Sciences, des Lettres et des Arts». Dans une perspective nouvelle, cette exposition s’inscrit dans cette tradition où artistes et scientifiques émergeant sur la scène internationale multiplient ce genre d’expériences.
La voix lactée que l’on voit dans la galerie n’est pas simplement une infinité de points lumineux – ces images sont autant objets de sciences que sources de l’imaginaire. Lisa Glauer repasse avec un fer archaïque le rouleau de la voix lactée où elle a dessiné des personnages de la mythologie. Elle y évoque une toile de Rubens : L’origine de la voix lactée et réalise une performance en plein milieu de la grande salle de l’exposition. Nicole Degenhardt lance un dialogue entre l’art et la nature, entre l’art et les sciences. Elle a apporté plusieurs de ses oeuvres – La radiographie du lapin Uwe réalisé au laboratoire de la Charité de Berlin est la dernière d’une série. Elle fait également des performances dont témoigne une série de vidéos très réussie .
Plus loin on remarque les objets de Robbin Ami Silverberg venue de New York. Elle s’est perfectionnée dans la fabrication d’un papier extra-fin et dans l’édition de livres d’artistes dans son moulin à papier – d’où viennent ses objets, ses installations et des livres minuscules – soigneusement imprimés et annotés. Ses imprimés et ses notes en marge des pages expliquent sa réflexion sur le langage et la mémoire.
Éva Vámos
Oscillogrammes
Galerie 2B, IXe arrt, Ráday u. 47 . - jusqu’au 28 novembre du mardi au vendredi de 14:00 à 18:00 , samedi de 10:00 à 14:00
Colloque à l’Institut Goethe, XIe, Ráday u. 58 ,
les 27 et 28 novembre