Expo: Mihály Munkácsy
L’incroyable histoire de Mihály Munkácsy, célèbre peintre hongrois qui fit irruption dans les célèbres Salons parisiens au XIXe siècle, fait de nouveau la une de l'actualité à travers une grande rétrospective que lui consacre la Galerie Nationale. Dans les grandes salles de l’ancien château royal, on a réussi l’exploit de réunir la grande Trilogie de Munkacsy. L’artiste-peintre n’a lui-même jamais eu l'occasion de voir toutes ses toiles réunies car elles ont beaucoup voyagé en Europe mais aussi outre-Atlantique. Depuis quelques mois, elles font le bonheur des spectateurs hongrois qui ont pu admirer ces pièces à Debrecen, à Pécs, capitale culturelle européenne et désormais à Budapest.
D’ailleurs, après plusieurs décennies, le livre de Zsolt Harsányi, Ecce Homo, dédié à Munkacsy, a été réédité en hongrois, mais la Fondation Munkacsy offre également une documentation abondante sur son site Internet (également en français). Le livre retrace l’histoire de l’apprenti-menuisier, orphelin né dans les Carpathes et élevé dans des conditions modestes par son oncle, qui a réussi a conquérir le monde des arts.
Il remporte à l’âge de 26 ans la médaille d’or du Salon de Paris puis est décoré lors de l’Exposition Universelle, également à Paris. Le livre nous rappelle d'ailleurs le bonheur de Munkácsy découvrant le titre de sa toile, Episodes de la guerre de Hongrie en 1848, à deux reprises dans les catalogues d'événements aussi prestigieux. Titre suivi de l’explication: «Des femmes écoutant le récit d’un blessé, font de la charpie». Élevé dans la tradition révolutionnaire, il garde tout au long de sa vie la nostalgie de la révolution et de la guerre d’indépendance de son pays. Quel parcours et quels contrastes lorsque, vers la fin de sa vie, c’est par l’empereur François-Joseph qu’il est décoré.
Il est né pauvre et, au sommet de sa carrière, le tout Paris fréquente son palais somptueux. A Paris, il fréquente Liszt – dont il a d'ailleurs fait un très beau portrait, mais aussi Mihály Zichy, Gustave Doré et Millet, tout en étant très lié au peintre László Paál avec qui il se rend très souvent à Barbison.
Les paysages peints par Paál succèdent d'ailleurs aux toiles de Munkácsy sur les murs de la Galerie Nationale. On y découvre quelques paysages de Munkácsy mais aussi des scènes historiques puis bibliques, vers la fin de sa vie. Il a cherché des figurants pour réaliser ces tableaux et a fait de nombreuses prises de vue. Entre les photos exposées, on verra même Munkácsy sur la croix. Il voit en Jésus l’homme souffrant et son Ecce homo reste une œuvre particulièrement spectaculaire.
La Trilogie est accompagnée de nombreuses études et d’esquisses réunies pour la première fois à la Galerie.
Éva Vámos
Magyar Nemzeti Galéria
Budavári Palota
Tlj de 10:00 à 18:00 sauf lelundi
Jusqu’au 30 avril 2011
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