Expo: Métissages et mes tissages d'Eszter Bornemisza

Expo: Métissages et mes tissages d'Eszter Bornemisza

Exposition au Collegium Budapest

 

Dans le quartier du château royal, dans les murs de l’ancienne mairie de Buda, un art ancien fête sa renaissance. Le « quilt » est revu et réinventé par Eszter Bornemisza.

De formation mathématicienne, elle se lance dans une carrière scientifique. Toutefois, elle change de cap et s’investit dans l’art du quilt.

On admire la richesse des couleurs, très naturelles, la beauté de ses images. Ces oeuvres sont le résultat d'une longue réflexion et d'un travail minutieux.

Inspirée par le quilt à l’exposition de Lyon, elle remporte un premier prix à la Bourboule et depuis une dizaine d’années ses oeuvres sont exposées et reconnues de Szombathely à Huston, dans des salons dédiés aux images textiles. C’est à St-Jean- de-Luz que s'est tenue son exposition : « Métissages et mes tissages ».

Tout l’univers devient sujet de réflexion et de création. Elle est en quête d'histoires, et de celles des individus tout particulièrement, en s’inspirant souvent de la mythologie et de récits bibliques. Nous admirons ses couleurs dorées et les nuances de rouille mêlées aux couleurs de sable. On les retrouve dans le manteau de Joseph ou les Terres de lamentations – oeuvres qui nous font réfléchir sur le destin du patriarche biblique . Nous suivons ses labyrinthes de l’Antiquité et ceux de l’époque contemporaine avec les réseaux urbains .

Le professeur György Karsai a noté les titres gréco-latins des oeuvres de cette artiste, comme Terrapolis, titre de l'exposition actuelle. Elle réalise un travail digne d’un archéologue – elle fouille dans le temps et investit tous les territoires : on y voit des fleuves et des routes menant aux villes – ce sont des cartes transposées par un artiste. Des lignes qui mènent à l’infini mais toujours dans des structures mathématiques. C’est l’immensité : on survole un paysage, puis on s’immerge dans des détails savamment composés – c’est l’artiste qui dirige notre regard vers les ponts du Danube ou la ville souterraine, les circuits électriques ou les écritures de la tour de Babel. Comme si c’étaient des lettres arabes ou hébraïques – mais c’est de l’écriture imaginaire. Parfois nous sommes en face de vrais fragments de texte – imprimés, copiés dans de grands collages de papier, de soie, de toile et de laine. Une forme d'archéologie inversée ! Car plus l’artiste avance dans son travail, plus elle superpose les différentes couches dans ses tableaux. Il semble qu'à un moment donné, elle arrête le temps pour nous conduire dans son univers. Sa Déchirure reste énigmatique. Eszter Bornemisza a réussi à inventer une nouvelle forme de langage pour le quilt. Grâce à son imaginaire nous pénétrons dans un univers de liberté.

Éva Vámos

Eszter Bornemisza :

Terrapolis

Exposition au Collegium Budapest jusqu’au 30 juin

1014 Szentháromság u. 2

– ouvert du lundi au

vendredi de 9 à 13 et de 14 à 17 heures

 

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