Expo: Ilona Csikós
Une exposition des dernières toiles d’Ilona Csikós s’ouvre à Budapest dans la galerie et café des artistes de Újlipótváros, la cité de Léopold. Une peinture très jeune – des couples amoureux ou qui font la tête et se tournent le dos – tout cela raconté à travers des cubes et autres formes géométriques – c’est la période de l’abstraction géométrique de l’artiste. Des toiles lyriques qui respirent l’harmonie. Les tons chauds convient le soleil des collines de Buda, où Ilona habite, dans ses toiles. L’artiste de la montagne du soleil est désormais accueillie côté Pest par les artistes du XIIIe arrondissement dans leur café club et un bel espace d’exposition. Ilona trouve cet espace très bien adapté à son art mais l’historien d’art Balázs Feledy souligne que l’artiste est l’un des rares peintres contemporain capable de créer un univers harmonieux où qu’ils soient.
Toute son œuvre parle de liberté. Le temps et la mémoire sont exprimés sur ses toiles d’une manière très sensible et subtile. Quand le juste équilibre est trouvé, la peinture touche à la perfection.
Pourtant elle a commencé par le surréalisme. A ses débuts, ce mode d’expression représentait l’évidence même. Elle s’intéresse toujours aux œuvres de peintres surréalistes, surtout à Magritte, qu’elle a notamment appris à aimé lors de son séjour en Belgique où elle a également exposer. Elle aimait aussi partir avec son mari à Londres ou encore aller voir la mer. Ils en ont rapporté de beaux galets, des pierres ramassées au bord de la mer, dont l’artiste garde toute une collection dans son atelier. C’est là que l’on remarque également des affiches de ses expositions dans divers pays et celles des colonies d’artistes – comme à Kecskemét où elle a souvent cotoyé le poète Faludy.
Dans son atelier, on tombe immédiatement sur une affiche représentant le portrait de Bartók Que de source pure. Très musicienne, elle s’est inspirée de la musique de Bartók et celle de Kurtág. Elle ne joue plus au piano – elle considère qu’il lui faut se consacrer entièrement à la peinture – mais qu’il s’agit du même processus de création.
Parallèlement à une forte présence surréaliste – depuis bientôt deux décennies – c’est l’abstraction géométrique qui l’emporte dans son oeuvre. La toile la plus grande accrochée porte le titre Lagune, qui pourrait aussi représenter un labyrinthe.
On remarquera également toute une série de variations formelles pour structurer ses toiles. L’alliance de la couleur et du dessin – sans jamais utiliser de couleurs criardes – Ilona Csikós fait toujours preuve de modestie et trouve des couleurs très subtiles et chaleureuses pour sa peinture à l’huile. Tel le silence émouvant des mandoles – son art est une sorte de méditation – comme l’a évoqué György Szemadám. On voit dans le jeu dynamique des formes dérouler les scènes de toute une vie.
Éva Vámos
Újlipótvárosi Klubgaléria
1136 Tátra u 20/b
Jusqu’au 22 janvier
Du lundi au vendredi de 14:00 à 20:00