EXPO: Éva Vámos

EXPO: Éva Vámos

L’art d'Ákos Matzon est proche de celui de Mondrian ou de Malévitch. A travers ses formes géométriques, ses toiles deviennent sculptures et le spectateur se trouve sous l’emprise de formes pleines d’invention et souvent ludiques. En somme, il s’agit d’un artiste architecte. József Finta, architecte hongrois bien connu, imagine, dans ses rêves les plus fous, voir se réaliser un jour en grandeur nature les oeuvres de Matzon. Incontestablement, on remarque les trois dimensions sur ces toiles, ce sont des structures d’édifices. L’artiste y rompt avec la statique traditionnelle et utilise souvent des lignes obliques. 

Né dans une famille d’artistes – son père était un sculpteur reconnu, professeur à l’Ecole des Beaux Arts de Budapest – il voulait d’abord devenir un artiste autonome. Il débuta relativement tard sa carrière d’artiste-peintre car il s’intéressa tout d’abord à l’architecture et à l’enseignement. C’est une rencontre avec le poète Kassák puis une autre, décisive, avec Tamás Konok qui lui révélèrent les enjeux de l’art contemporain.

Dépassant ses révoltes de jeunesse, il célébra récemment l’art de son père dans le cadre d'une exposition hommage. Frigyes Matzon aurait eu 100 ans cette année. Ákos Matzon attendit ses 40 ans pour exposer ses premières toiles. Rapidement celles-ci furent connues et demandées dans des galeries à Budapest, en Hongrie et bien au delà – on trouve ses œuvres de Los Angeles à Budapest, à la Galerie Nationale hongroise. On les retrouve en outre à Paris dans la grande collection Szöllôsi-Nagy-Nemes et au Musée Madi à Maubeuge. Il est en effet proche du mouvement MADI où l’ouverture au monde et la volonté de changer le monde sont aussi importantes que l’invention.

L’artiste est constamment à la recherche de la beauté avec ses structures mondrianesques. Ses œuvres nous placent au coeur du débat sur la réception de l’art géométrique. Son actuelle exposition prend place dans de nouveaux décors – entre les murs d’une entreprise technique – une expérience très réussie. Une sorte d’interactivité se joue entre les anciens instruments techniques de la maison, les structures de Matzon et ceux de l'entreprise qui accueille l'exposition. On z découvre ainsi une grande variété de matières et de couleurs ainsi qu'une certaine vibration de la surface. Il met souvent plusieurs couches sur ces toiles, qui deviennent en quelque sorte des bas-reliefs. Ses formes d’expression se sont peu à peu métamorphosées au cours des dernières décennies – explique l’artiste: avec les moyens informatiques et la manipulation des programmes, on parvient, à la fois dans les arts plastiques et dans la musique, à vivre quelque chose de différent. Par conséquent il faudrait commencer l’éducation artistique dès l’enfance – ce qui n’est pas le cas actuellement, car on a beaucoup réduit les cours de musique et de dessin dans les écoles.

Il faut toutefois espérer que la culture survira, notamment avec ce livre-image ludique de l’artiste exposé à la galerie.

Éva Vámos



Siège de TÜV Rheinland; XIIIe arrt. Váci út 48 a-b

Tlj jusqu'au 31 janvier 2010 de 8:00 à 18:00

 

 

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