Expo: Étienne Farkas
Les œuvres de quatre générations d’artistes de la famille Farkas sont réunies à la galerie 2B. C’est avec Etienne Farkas et Ida Kohner, couple de peintres, que débute l’histoire peu commune de cette famille. Une monographie éditée à Budapest et un essai critique d’André Salmon publié à Paris évoquent la figure d’Etienne Farkas, quelque peu oublié dans son pays encore à l’heure actuelle. Après une grande rétrospective, c’est dans la rue Ráday qu’une exposition lui est désormais dédiée, mais autrement. En effet, nous y retrouvons une sélection des œuvres de cette famille d’artistes sur quatre générations. C’est à Modigliani et à Etienne Farkas qu’André Salmon a dédié des monographies. Il écrivait notamment : « Etienne Farkas, que la France s’honore d’avoir retenu, est le grand peintre contemporain, installé idéalement au cœur de la modernité et au carrefour des siècles de perfection, le premier qui nous vint de l’Europe orientale enrichir d’authentique création de l’Art vivant». André Salmon a écrit de beaux poèmes inspirés des peintures de Farkas et publiés dans un album prestigieux avec des pochoirs. Voir et lire se fondent ainsi dans un même acte en feuilletant les pages de ces Correspondances. On a situé Farkas, dans les années 1920 et 1930, entre les peintres poètes comme le Matisse qui s’était illustré lors du Salon des Indépendants ou le Picasso de la période des Saltimbanques. On le considère comme peintre de l’Ecole de Paris. Les voyages et les songes sont évoqués par ce grand coloriste, mais on retrouve aussi le bourgeois au café, la rentière ou des beautés exotiques sur ses toiles. Il utilise formes et lumière avec un très grand talent. «L’étonnante formation de l’œuvre farkassienne » – on a même formulé l’adjectif en français à partir de son nom. De grands collectionneurs ont cherché ses toiles à Paris et à Budapest. Il a dessiné durant toute la Première Guerre, des Carpathes jusqu’en Albanie, puis en captivité en Italie. Plus tard il fut rappelé par son père et devait lui succéder à la tête d’une grande maison d’édition à Budapest. Lui et sa femme sont issus de grandes familles juives hongroises – une saga liée à une société en pleine effervescence en Hongrie. Mais ils n’ont pas échappés à la mort et à la barbarie nazie. Un destin tragique, auquel leurs trois enfants ont qunt à eux réchappé. Tous trois se sont alors investis dans les arts, de même que leurs enfants et leurs petits-enfants.
Il ne faut pas chercher une continuité au sens stricte entre leurs œuvres mais c’est une belle occasion de voir réunies des sculptures, dessins, photos et céramique dans une même galerie à Budapest . Des objet d’art d’une très grande diversité venant des quatre coins du monde. Ainsi le sculpteur Charles Farkas, le fils d’Etienne, est-il né à Paris et vit désormais à Rome. Quant à la petite-fille d’Etienne, Anna, elle m’a guidée à travers toute l’exposition, me présentant au passage son dessin puzzle, dédié à la mémoire de son grand-père.
Éva Vámos
2B Galéria, Ráday u. 47
jusqu’au 10,
du mar. au vend. de 14:00 à 18:00, sam. de 10:00 à 14:00
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