Expo: Erika Lakatos

Expo: Erika Lakatos

L’artiste Rom, Erika Lakatos, a mis les femmes tziganes au coeur de sa nouvelle exposition à la Maison hongroise de la photographie Mai Manó. Ses oeuvres mettent en scène des femmes indiennes d’une ville d’origine Rom du Rajasthan, sa fille, elle-même, des danseurs et des musiciens Roms qui tournent, dansent, rêvent dans un chaos coloré et éclectique. Des indiens d’Amérique apparaîssent également sur certains tableaux, célébrant leur fête tradionnelle, le pow-wow. Les images de ces rassemblements d’hommes et de femmes différents portent une symbolique : la manifestation d’une identité ancestrale. Ces portraits ont presque une dimension sacrée. Ils apparaissent comme les icônes de ces minorités internationales.

 Chanteuse de jazz et photographe, Erika Lakatos exprime à travers ses oeuvres sa volonté de supprimer les frontières entre les différentes branches artistiques. Son art consiste à privilégier la nature intuitive de la musique, l’improvisation. Sa technique est alternative, mélangée, métissée : elle prend des portraits avec un polaroid, elle les agrandit, et elle les travaille à la peinture.

La vie d’Erika Lakatos est faite de passerelles permanentes entre différents continents et différentes cultures artistiques. Pendant son enfance, elle a beaucoup voyagé en Europe, surtout en Allemagne, avec son père, un pianiste. Au fil de ses voyages et de ses rencontres, ses goûts, ses choix se sont affirmés. Sa rencontre avec un musicien américain constitua un tournant dans sa vie, la conduisant vers une carrière de chanteuse de jazz. Grâce à l’obtention d’une bourse, elle put fréquenter la faculté de jazz de l’Université de Long Island et se rendre à New York. Finalement, c’est vers une autre spécialisation de son cursus universitaire qu’elle s’est tournée : la photographie. Lors d’un concours universitaire international de photographie, poussée par un de ses professeurs, elle présenta une de ses oeuvres intitulée le "Rêve de la princesse Sophia", un portrait de sa fille. Lors de la cérémonie organisée à Washington en 1997, on lui décerna le premier prix pour sa créativité. Cette oeuvre clé a d’ailleurs longtemps figuré sur les plaquettes publicitaires de l’Université de Long Island, un vrai faire-valoir. Elle n’a retrouvé la Hongrie qu’en 2004, après 15 ans passés aux États Unis . Elle souhaitait en effet que sa fille puisse connaître sa famille et le pays de son enfance.

 

Judit Zeisler

 

Erika Lakatos: "Ikons roms

New York - Budapest,

1996-2000"

Jusqu’au 8 mai

Maison Mai Manó

(20 Nagymező utca, 6e arrt.

Ouvert du lundi au vendredi

de 14 à 19h,

le samedi et le dimanche

de 11h à 19h)

 

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