Expo: Disques hongrois

Expo: Disques hongrois

Éva Vámos

 

Une exposition dédiée au centenaire de la production et de la diffusion de disques hongrois a ouvert ses portes près de la basilique, entre les murs non moins historiques du Musée du Tourisme.

Dès l’affiche l'on découvre une rareté : La musique de Bartók – un ancien 78 tours édité par des producteurs français. Sur l’étiquette, des titres en hongrois et l’inévitable image de La Voix de son maître.

On connaît le malin plaisir que des mélomanes éprouvent en écoutant les enregistrements tout droit venus de temps légendaires. Ainsi le visiteur averti de cette exposition découvrira-t-il avec plaisir des enregistrements anciens : le charme des introuvables, les vieux microsillons, la magie de la voix d’une grande cantatrice d’antan, comme Sári Fedák, ou d'orchestres tziganes. Des pochettes de disques «retro-repro», une affiche évoquant un ancien enregistrement des Huguenots de Meyerbeer, mais aussi des tables de mixage et des tourne-disques de toutes époques, dont le premier exemplaire au monde du tourne-disque sans pavillon.

Le collectionneur et musicologue Géza Gábor Simon évoque pour nous les temps du Premier Record, fondé il y a 100 ans à Pest par le magnat Csongor Pete qui s’est investi pleinement dans son studio où a été gravée de la musique classique et folklorique du monde entier, mais aussi du jazz. Il a exporté de très grandes quantités de disques jusqu’en Australie et aux Etats-Unis.

La production de disques d'entre-deux-guerres en Europe avait encore de l'avance sur les Etats-Unis. Plus loin dans l'exposition, on découvre Lindström, une marque également renommée de Budapest, puis Sternberg, qui s’était installée en plein coeur de la capitale, avenue Rákóczi. C’est dans l’ancienne cour couverte qu’un magnifique studio doté de 24 pianos de très grande qualité accueillait le public et qu'ont été enregistrées les mélodies de leurs propres jazz-bands et de groupes de musique tzigane. L'entreprise Sternberg avait également sa propre chaîne de production d’instruments de musique. Par la suite, la maison Musica, à Debrecen, et Rózsavölgyi, à Budapest, ont été créées. L'entreprise Rózsavölgyi a toujours une librairie et une maison d’édition.

Cette exposition nous ramène ainsi aux temps des pionniers, avec la musique de Bartók, Kodály et Dohnányi. Puis viennent les temps d’après-guerre, lorsqu'une seule maison produisait des disques. Malgré la censure et les difficultés que l’on connaît, elle a gravé des enregistrements de grande valeur. L’exposition se poursuit jusqu’à nos jours où désormais une floraison de studios et de maisons de disques lutte pour sa survie. Au mur, des disques d’or et de platine de "célébrités", des musiques du monde traditionnelles ou modernisées.

Jusqu’au 2 février au Musée du Tourisme: Szent István tér 15, www.mkvm.hu

 

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