Expo: Claire Szilárd

Expo: Claire Szilárd

Claire Szilárd, artiste francophone, nous réserve des surprises – une grande série de toiles toutes récentes sont exposées pour le jour de son 90e anniversaire au Palais Stefánia où l’on a recréé la splendeur d’antan avec la réouverture de la galerie près du Bois de ville. Les oeuvres de l’artiste témoignent d’une force créatrice et d’une approche novatrice de la nature, avec une défilé d’arbres de tous les continents.

 

On découvre dans les tableaux les mythes de la création avec des arbres anthropomorphes, des arbres qui parlent du jugement dernier et de monstres mais aussi du bonheur de la naissance. Nicole Lamothe, au cours des expositions dans la capitale française, a parlé de l’univers fabuleux de Claire Szilárd, « artiste au tempérament ardent autant qu’exigeant. D’un pinceau énergique elle crée la forme, le plus souvent par la couleur, donne une impression d’immensité». Sa vie est un roman: Persécutée en 1944, elle a fui à travers toute l’Europe, avec de faux papiers. Sa fuite l’a amené jusqu’en Suisse où elle a fait ses premières expositions. Puis elle s’est installée à Jaffa et après quelques décennies, est revenue en Hongrie où elle a retrouvé son premier mari – une histoire de Philemon et Baucis qui rayonne aussi dans son art.

Dans la rue Ráday, la Galerie 2b présente les caligraphies abstraites de Lajos Szabó. Une autre carrière hors du commun ! A ses débuts il a été dans le groupe des expressionnistes hongrois avec Lajos Kassák, puis en 1930 il est devenu leader d’un mouvement anticapitaliste et a publié des pamphlets et des oeuvres théoriques . C’est en marge de ses réflexions philosophiques qu’il commence à dessiner des caligraphies, qui entrent finalement dans une autre dimension et seront exposées. Ce sont les problèmes de l’existence, de la Création qui ressortent de ses dessins exposés à la galerie Lambert à Paris et au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles. Rescapé des camps, revenu en Hongrie qu’il doit à nouveau quitter en 1956, il a vécu à Paris, à Bruxelles, puis à Düsseldorf jusqu’à sa mort. Au vernissage, c’est Uri Assaf qui a présenté l’artiste. Ces deux hommes de générations différentes, se retrouvent dans leur inspiration : on peut voir les toiles d’Uri Assaf dans une autre galerie ouverte récemment dans le nouvel Institut Culturel Israélien, à proximité de l’Opéra. Il exprime la création du monde à travers les couleurs de la terre, la mémoire des minéraux. On y voit son autoportrait étonnant. Qui êtes-vous Uri ?- demande-t-on souvent à cet artiste israélien. Ses parents se sont exilés et sont revenus avec lui à Budapest. Diplômé chimiste, il repart pour Israel – une vie dédiée à la recherche à l’Université de Jérusalem – puis un deuxième retour en Hongrie avec de nombreuses expositions et des recueils de poèmes de grand talent écrits dans sa langue maternelle.

Éva Vámos

 

Les expositions citées se trouvent :

Galerie Stefánia ; Budapest, 14e , Stefánia út 34-36

Galerie 2b, Bp 9e. Ráday utca 47 et l’Institut culturel Israélien Bp 6e . Paulay Ede utca 1

 

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