Expo: Au-delà de l’esprit

Au-delà de l’esprit est le titre de la dernière exposition proposée par la galerie Abigail de Budapest. On y voit des tableaux de Pál Sárközy et Werner Hornung.

Pál Sárközy est de retour dans son pays natal, la Hongrie. Avec élégance et aisance, il nous présente ses dernières toiles, des impressions numériques tirées sur toile et s’adapte avec humour à sa nouvelle situation. En effet, une foule de Hongrois, amateurs d’art et simples curieux, est venue au vernissage pour voir le père du président français, Nicolas Sarkozy.

Pál Sárközy, arrivé en France à l’âge de 16 ans, expose aujourd’hui une toile sur l’émigrant – un zèbre à New York qui tente de perdre ses rayures en traversant la rue. Il expose également un montage, sous le titre Civiolation, qui exprime la violence et toute l’ambiguïté de la civilisation importée par les colonisateurs en Afrique. Dans les salles de la galerie on remarque des images inspirées par l’enfance et d’autres recueillies dans plusieurs des pays qu’il a traversé. Ses représentations sont souvent à la frontière d’un monde féerique et du monde réel. Surréalistes ? «Oui, peut être, mais c’est à une toute nouvelle technique que nous avons recourt, m’explique Pál Sárközy. Nous ne faisons pas de tableaux assistés par ordinateur, mais nous partons d’un vrai tableau ou d’un vrai dessin que nous transformons ensuite par informatique. Nous nous mettons d’accord avec Werner sur une idée, un rêve que je commence à dessiner, puis il le transpose, ajoute des éléments de photo-montage. Ensuite, d’après le fichier obtenu, nous procédons à des tirages sur toile, soit six exemplaires maximum». Il ne ressent pas particulièrement de similitudes avec Dali, même si le musée XPO Salvador Dali à Bruges accueillera leurs toiles. Mais après Budapest, c’est dans la ville de Szolnok que seront accrochées leurs tableaux. Cette ville hongroise est située est au bord de la Tisza, près du domaine familial d’antan. Suivront l’espace Cardin à Paris, puis le Caire et Marrakech sont également prévus dans le calendrier de cette exposition itinérante qui arrive tout droit de Madrid.

Pál Sárközy et Werner Hornung – devenu également Parisien – ont longtemps été des illustrateurs de publicité. Et à Budapest, tout a été prévu pour marquer l’événement: l’un des inventeurs hongrois les plus célèbres, l’inventeur du cube magique Ernô Rubik, a ainsi donné le ton dans son discours d’inauguration lors du vernissage, en revenant sur le rôle des inventions, l’exploration de la créativité et le jeu avec les possibilités de l’art numérique. Cette exposition a d’ailleurs lieu dans le cadre d’une série consacrée par la galerie Abigail à des artistes d’origine hongroise.

Pál Sárközy, après 65 ans d’absence, s’exprime très bien en hongrois. Pour le JFB, c’est toutefois en français qu’il parle de ce tableau qui comporte le portrait de Nicolas Sarkozy, son cadeau pour l’élection présidentielle – où il s’est servi de nombreuses photos tirées de l’album de famille – et celui avec Carla Bruni pour leur mariage. Inutile donc d’insister : ces deux toiles ne sont pas sur la liste des ventes!

Éva Vámos

Abigail Galéria

Ve arrt. Pesti Barnabás utca 4.

www. abigail.hu