EXPO: Amerigo Tot
Le sculpteur Amerigo Tot aurait cent ans cette année. Cet anniversaire est marqué par plusieurs expositions à Budapest et dans son village natal. Le petit gamin né à Fehérvárcsurgó sous le nom de Imre Tóth est devenu une légende de son vivant. Parti du petit village, il est très vite arrivé à Dessau dans les ateliers du Bauhaus avec Moholy Nagy. Puis nous le retrouvons à Rome dans son atelier, où il aimait discuter avec Jean-Paul Sartre et Carlo Levi entre autres célébrités. La gare centrale Termini reconstruite à Rome est décorée de ses frises et ses sculptures sont demandées aux quatre coins du monde.
Une grande rétrospective digne du Musée Ludwig nous présente à la fois le parcours artistique d'Amerigo Tot, avec de nombreux documents inédits, mais aussi des hommages qi lui sont rendus par des artistes hongrois contemporains. Un groupe d’artistes affrontent sur le plan visuel la problématique de la mémoire et de l’oubli – en plaçant dans un nouveau contexte l’oeuvre d’Amerigo Tot. Vivre dangereusement, c’est le titre donné par la formation Kis Varsó à leur essai visuel sur l’illustre sculpteur qui donne une clé de lecture à son histoire.
Il est à l’aise dans toutes les techniques depuis que tout jeune, gardien de troupeau, il commence à sculpter le bois et qu’il découvre la magie des pierres et des cailloux à la campagne. Peut-être est-ce de là que viendront, plus tard, ses beaux nus de femmes en forme de cailloux. Mais il utilise également des petits cailloux dans ses photo-montages, qui deviennent des monuments à grande échelle. Sur un photo-montage, l’affiche de l’exposition, nous apercevons l’artiste tel un cerf volant au-dessus du Danube. Il a su créer sa propre légende de son vivant. Arrêté comme antifasciste à plusieurs reprises il réussit à s’évader – à Rome c’est un prête d’origine hongroise qui le cache. Résistant en Italie, officier de liaison parachutiste, il a survécu à tous les dangers de la guerre. Il était en bons termes avec le Pape et a fait une très belle Vierge pour l’église de Csurgó. Il était très séducteur et très bon comédien – il a joué dans une dizaine de films importants, notamment aux côtés d'Ornella Muti, mais aussi d'Al Pacino dans Le Parrain. Il était en outre un excellent coureur d’automobile. Dans ses sculptures, on ressent également l’amour des machines – comme le moteur à explosion dans Le sens abstrait et Son altesse le Kilowatt. La géométrie et l’art abstrait sont importants dans son oeuvre, de même que l’art figuratif. Cet éclectisme ainsi que sa réception en Hongrie et dans le monde sont autant de sujets de réflexion pour les historiens de l’art. Dans l’exposition qui a lieu actuellement au château Károlyi, on redécouvre des dessins de Rome et des documents qui aideront à faire comprendre le contexte de son art.
Jusqu'au 03 janvier 2010
Musée Ludwig, 1095 Budapest, Komor Marcell utca 1, tlj de 10:00 à 20:00 sauf lundi
Károlyi Kastély, 8052 Fehérvárcsurgó, Petôfi utca 2,
tel: +36(22)578-080
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