Expo: Aladár Farkas et Lucien Hervé

Expo: Aladár Farkas et Lucien Hervé

Pour le centenaire du sculpteur Aladár Farkas la galerie du centre culturel Attila József consacre à l’artiste une importante rétrospective. Les photos de Lucien Hervé, réalisées dans l’atelier du sculpteur, mettent particulièrement en valeur les statues présentées. Elles sont exposées pour la première fois et leur grand format crée une ambiance exceptionnelle dans la salle.

L’artiste, issu d’un milieu modeste, a étudié aux Beaux-Arts de Paris et y a mené la vie d’un révolutionnaire puisqu’il a participé aux manifestations du Front Populaire en 1936. C’était un homme révolté à la manière d’Attila József. Une sculpture très expressive et forte de Farkas évoque d’ailleurs la figure de ce poète. Cet artiste est né à une époque où l’artiste ne pouvait pas rester à l’écart du politique. Il a dédié La conscience de l’Europe à Romain Rolland qui l’a beaucoup appréciée. En 1936, cette statue d’un homme qui a perdu une jambe devait être un cri d’alarme contre les guerres qui menaçaient la paix européenne. La Femme espagnole, conçue durant son séjour parisien, est comme une pietà: une scène émouvante de la guerre civile espagnole. De retour en Hongrie, il participe en 1942 à une grande exposition collective dédiée à la liberté. Elle sera interdite trois jours après l’ouverture par les Occupants. Après la guerre, il a lutté pour la reconnaissance sociale des artistes en créant une fondation. Il suit l’actualité – les problèmes de la conscience humaine apparaissent rapidement dans sa série dédiée au Vietnam couronnée par la statue d’une femme rayonnante : le Printemps.

L’exposition est conçue comme un savant dosage : outre les problèmes planétaires, l’on voit de belles têtes de femmes et d’enfants ainsi que des sculptures ludiques où l’on retrouve souvent sa famille qui l’a toujours bien entouré. L’humour, l’allégresse, la joie de vivre, l’amour de la sculpture ont trouvé une raison d’être au sein d’une grande famille – il a vécu dans une communauté d’artistes accueillante à Budapest. C’était la première communauté d’artistes créée par la ville de Budapest où de nombreux artistes bénéficiaient ainsi d’appartements avec ateliers au cœur d’un grand parc. Cette communauté de l’avenue Százados marque un moment important dans l’histoire de l’art en Hongrie, dont une exposition organisée dans la communauté d’artistes de Szentendre donne un très bel aperçu. L’organisateur, le sculpteur Gábor Szabó, explique que souvent plusieurs générations d’artistes y habitaient, à l’instar de sa famille puisque 4 générations de peintres et sculpteurs s’y sont succédées. On y découvre ainsi de nombreuses œuvres de qualité, comme ce Penseur paysan de Tamás Gyenes qui, avec Aladár Farkas et d’autres amis artistes – avec en tête la figure emblématique de Ferenc Medgyessy - expriment tout un chapitre de l’art hongrois qui a influencé une quatrième génération de jeunes sculpteurs.

Éva Vámos

 

Exposition Aladár Farkas avec les photos de Lucien Hervé

6e arr. 27-29 Eötvös utca

du 5 au 17 mars du mardi

au samedi de 11h à 18h

Exposition de la Communauté de l’Avenue Százados à Szentendre,

51 Bogdányi út

du 7 mars au 18 avril, tlj sauf lundi de 10h à 18h

 

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