Été à la française?

Été à la française?

La Hongrie a adapté depuis 1982 la Fête de la Musique initiée en France par le ministre de la culture Jack Lang il y a déjà 26 ans. Elle s’est également inspirée en 2004 du modèle de la Fête du Cinéma. Des modèles qui perdurent ou sont au contraire remis en question…

 

Nation de musique, la Hongrie a elle aussi très tôt adhéré à la fête de la musique. Bien que le 21 juin soit consacré à la musique dans le calendrier hongrois depuis 1982, le solstice d’été de 2008 marque le quatorzième anniversaire de la Fête de la Musique en Hongrie. Par contre, depuis quelques années, en raison de la diminution des subventions de l’Union européenne et de celle de l’aide financière de la ville de Budapest, le sommet applicable à cet événement est en baisse continue. L’absence de la S. En C., organisateur principal de la fête jusqu’en 2006, a été également motivée par ce fait; la conséquence en est le départ du Petôfi Csarnok de l’équipe organisatrice en 2007. Bien entendu, grâce aux initiatives privées, il y a eu de la musique ce 21 juin aussi : l’Institut français de Budapest nous a offert un concert particulier avec Frank Braley, il y a eu des concerts gratuits dans la cité, au Gödör Klub et en Province également. Quoique le ministère de l’enseignement et de la culture n’ait pas préparé de campagne pour annoncer la nuit commune de la musique et des musées, le Millenáris pourrait être un bon exemple de la coexistence possible, et à renouveler, de ces deux fêtes. De plus, certains participants de la Nuit des Musées ont également profité de cette situation. Par exemple, le Bajor Gizi Színészmúzeum et le Néprajzi Múzeum se sont présentés avec une soirée entièrement dédiée à la musique. Les deux fêtes, relevées cette fois-ci d’une pointe de Renaissance, se voient s’entrelacer, ce qui n’exclut pas la réalisation des objectifs premiers non plus. Ainsi, la création d’une tradition européenne n’échoue pas. Au contraire, le développement continu du visage de la fête se reflète à travers la coopération des organisateurs hongrois avec les instituts hongrois de plusieurs pays, révélée cette année par l’apparition sur les scènes étrangères de huit groupes hongrois.

Après avoir ouvert la saison des festivals d’été avec un emprunt français, la Hongrie est la seule en dehors de la France à avoir réussi à organiser d’année en année, et ce pour la quatrième fois, la Fête du Cinéma. Elle a pu aussi jusqu’ici également la clore à la française. Toutefois, la Fête du Cinéma hongroise, même si elle a permis l'augmentation régulière de la fréquentation des cinémas hongrois (en 2007, grâce à elle, le nombre des spectateurs a représenté 5% de la fréquentation annuelle), en juin 2008 son existence est encore un sujet en discussion. Par manque de temps et du fait de nombreuses incertitudes, Didier Dutour, chef de UpperStudio, organisateur de la fête, ne peut pas assurer le déroulement de la fête fin août. A l’origine des événements, la passivité de «Palace Cinema», le plus grand entrepreneur de cinéma en Hongrie. L’entreprise n’a pas fait pas de déclaration, mais ces événements peuvent lui être favorables dans la mesure où peut-être que le spectateur mal informé, après avoir décidé d’aller voir un film dans le cadre de la fête du cinéma0, n'osera pas réellement protester au guichet en se rendant compte que le « Palace » ne vend pas de tickets, occasionnellement, à bas prix. En outre, cette société a eu sa propre fête du cinéma, « La nuit des fanas du cinéma », entre les 18 et 19 avril, nuit pendant laquelle le spectateur a pu voir des films du soir à l’aube pour 1990 HUF. L’autre cause possible, selon laquelle « Palace » vendrait son réseau, est tenue pour moins sérieuse par les professionnels.

Bref, pendant que la musique survit, après les fanas du cinéma le déluge...

 

Róza Perlaki

 

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