Espoirs hongrois pour Pékin
L’ouverture des 29ème Jeux Olympiques approchant, chacun commence à méditer les chances des athlètes de son pays. La Hongrie n'est pas en reste, elle qui a connu de nombreux boulversements dans le sport de haut niveau. Tout a commencé avec le scandale du dopage lors des derniers Jeux olympiques d'Athènes (certains soutenant en outre que ce problème était bien antérieur à cette manifestation). De plus, les effets du manque de subventions et d'investissements dans le sport hongrois, depuis plusieurs années, se fait cruellement ressentir aujourd'hui.
Une forte déstabilisation et un déclin du sport de haut niveau est largement perceptible en Hongrie. Le nombre d'athlètes dont les résultats sportifs permettent de participer aux Jeux a nettement diminué depuis Athènes: on compte en effet cinquante sportifs de moins cette année, et les établissements sportifs hongrois sont dans un état médiocre voire clairement décrépits... Le budget des sites d'entraînement est une autre question délicate. Les directeurs du MOB (Magyar Olimpiai Bizottság – le Comité Olympique Hongrois) affirment que le manque d'argent mis à la disposition de l’équipe olympique nationale a rendu très difficile une préparation adéquate aux Jeux. La somme finalement alouée est en outre arrivée très tardivement. D’après Zoltán Molnár, le directeur du MOB, l'engagement qu'il constate dans d'autres pays, où le sport revêt une importance particulière, correspond à celui qui prévalait dans la Hongrie dans les années 50, les années fastes. Pourtant, les responsables de la municipalité de Budapest affirment qu'en comparaison au budget de 2004, le budget de ces J.O. a été multiplié par 1,5.
Malgré la situation dramatique, les Hongrois peuvent espérer remporter quelques médailles dans certaines disciplines où ils ont traditionnellement le plus de réussite.
L’escrime par exemple est l’un des sports les plus prometteurs. La première victoire hongroise dans cette discipline fut emportée en 1908 à Londres par Jenô Fuchs et, depuis cette date, les escrimeurs hongrois n’ont cessé de figurer parmi les meilleurs au monde.
Outre l’escrime, les sports aquatiques (natation, waterpolo, canoë-kayak) ont toujours été prisés par les Hongrois, non sans réussite. Les premières victoires, tout comme pour l’escrime, devaient beaucoup au recours à de nouvelles techniques. Le crawl – technique de nage des marins serbes du Danube – a été choisi pour la première fois par Alfréd Hajós en 1896 et Éva Székely s’est faite remarquer en 1953 à Helsinki avec sa technique de la nage papillon, utilisée alors pour la première fois dans l’histoire de ce sport.
Il serait difficile de dire quels athlètes ont le plus de chances parmi les membres de l’équipe hongroise. On pourrait en effet énumérer pratiquement tous les membres de l’équipe de canoë-kayak, feminine ou masculine. Toutefois, les résultats de Katalin Kovács, qui participera aux jeux dans trois disciplines, nous permettent de supposer qu’elle ne repartira certainement pas de Pékin sans médaille. Côté masculin, Gábor Bozsik, Gergely Boros, István Bée et Márton Sík, l’équipe de caoëe à quatre places, peuvent aussi espérer monter sur le podium. L’équipe de water-polo est quant à elle de nouveau en bonne forme et elle peut encore une fois remporter la médaille d’or, qui serait leur troisème medaille d'or successive aux Jeux Olympiques. Par ailleurs le décathlon étant de plus en plus populaire en Hongrie depuis quelques années, les chances de Zsuzsanna Vörös (déjà championne d’Athènes) et de Leila Gyenesei (6e au championnat du monde) sont réelles. Côté sport en salle, les lutteurs hongrois ont de bonnes chances de réussite. Parmi les six athlètes en lice, Mihály Deák Bárdos et Lajos Virág sont les plus à même de remporter une médaille.
Après le scandale du dopage en 2004, Jacques Rogge, le président du Comité International Olympique, a déclaré que quiconque serait reconnu coupable de dopage après le 1er juillet, serait également exclu des jeux olympiques de 2012. Les athlètes hongrois, qui ont dû signer une déclaration selon laquelle ils ne s'étaient pas dopés, ont été contrôlés au moins quatre fois cette année et peuvent s’attendre à de nouveaux contrôles, y compris 48h avant leur départ pour Pékin.
D’après les estimations de Pricewaterhouse Coopers (PwC), qui publie des pronostiques depuis les Jeux Olympiques de Sydney, lors des Jeux de Pékin c'est la Chine qui rafflerait le plus de médailles, soit 88 au total. Le rêve avoué des organisateurs étant de remporter le plus grand nombre de victoires et d’organiser les meilleurs Jeux Olympiques du monde (ce titre non-officiel revient pour le moment aux Jeux de Sydney), ces pronostiques devraient les ravir. Le PwC a prédi que la Hongrie gagnerait quant à elle autant de médailles qu’en 2004, soit 17 au total, sans toutefois en préciser la couleur.
Kati Fazekas