Elections consulaires 2014
Pour la première fois à partir du 14 mai 2014 par Internet et le 25 mai en personne les Français de l’Etranger vont pouvoir élire, pour six ans, leurs Conseillers consulaires. Sur les 443 Conseillers consulaires élus, trois le seront pour la circonscription de Hongrie. Ces Conseillers, en plus de leur fonction de relais des Français établis dans leur circonscription, seront aussi grands électeurs pour l’élection des Sénateurs des Français de l’étranger et des membres de l’Assemblée des Français de l’étranger.
Nous vous présentons ici les trois listes candidates : Conseiller consulaire, votre Relais citoyen en Hongrie (avec le soutien de l’UMP), Français du Monde en Hongrie avec le soutien de l'ADFE et de l'Assemblée Citoyenne de Budapest et l’Alliance Solidaire des Français de l’Etranger.
Conseiller consulaire, votre Relais citoyen en Hongrie avec le soutien de l’UMP
Pour vous présenter cette liste, nous avons rencontré Mme Jeanne Dubard, tête de liste et M. Benoît Pimont, colistier.
Quels sont les apports que l’on peut attendre des Conseillers consulaires et du Conseil consulaire ?
Jeanne Dubard : Les Conseillers consulaires sont des relais locaux, ils sont à même de faire remonter vers les autorités françaises, à l’Ambassade, mais aussi auprès des autres élus et du gouvernement, toutes les informations concernant les problèmes rencontrés par les Français vivant en Hongrie. Notre rôle est de faire remonter des besoins et des demandes et inversement de transmettre des informations utiles en provenance des autorités à nos compatriotes installés en Hongrie. Il est aussi de faire avancer, au niveau politique, certains dossiers dans le domaine de la scolarité, de la culture, de la protection sociale et des retraites. Depuis presque quinze ans au sein de l’UFE Hongrie nous nous employons déjà à informer nos compatriotes sur les problèmes de fiscalité, sur les retraites et l’action que nous voulons mener comme Conseillers consulaires est le prolongement logique de ce que nous avons déjà entrepris au cours de ces quinze dernières années.
Benoît Pimont : Le collège des Conseillers consulaires Français de l’étranger permettra de donner une image plus exacte de la pluralité de situations qui existent au sein des Français de l’étranger, par exemple, entre ceux qui se sont installés en Hongrie pour des raisons de choix personnels ou familiaux ou ceux qui l’ont fait pour des raisons liées à leur carrière professionnelle. Il y a encore, du fait de la forte médiatisation de l’exil fiscal de certaines personnalités, une image faussée des Français de l’étranger, image que nous nous devons de corriger.
Comment envisagez- vous concrètement l’organisation de cette mission de Conseiller consulaire ?
Jeanne Dubard : Même si les textes actuellement en vigueur ne définissent pas dans le détail toutes les composantes concrètes de cette mission, son essence est d’être un relais de proximité, un peu à l’instar de celle des Conseillers municipaux. Les membres de notre liste sont des acteurs de la vie locale, tant au niveau de la communauté française en Hongrie que du tissu économique local. Au sein de l’UFE, de la Chambre de commerce et d’industrie franco-hongroise, de l’Association des parents d’élèves du lycée français, nous sommes tous quotidiennement en contact avec nombre de nos compatriotes. Notre liste représente la diversité de la communauté française et par l’intermédiaire d’une permanence, des médias sociaux et des organisations dont nous sommes membres, nous serons à même de rendre compte de tous les problèmes rencontrés par chacun.
Benoît Pimont : Les Conseils consulaires, rencontres que nous aurons avec l’Ambassadeur et le Consul général prendront la forme de commissions thématiques sur des questions telles que la protection sociale, l’aide sociale, la culture, la formation professionnelle la sécurité ou toute autre question d’intérêt général. Nous sommes attachés à représenter l’ensemble de nos compatriotes en Hongrie et pas seulement ceux de Budapest, ce qui nous amènera à nous déplacer sur l’ensemble du territoire pour aller à la rencontre de tous.
Votre liste a reçu le soutien de l’UMP, pourquoi avoir clairement affiché ce choix alors que nombre de gens qui vous soutiennent ne le font pas pour des raisons politiques ?
Benoît Pimont : Beaucoup de valeurs de l’UMP et de projets initiés par Nicolas Sarkozy rejoignent les préoccupations des français de l’étranger, la gratuité de la scolarité pour les enfants de Français vivant à l’étranger, projet qui a été abandonné par le gouvernement actuel, en est un des exemples les plus frappants. C’est le gouvernement de Nicolas Sarkozy qui a pris la décision de donner des sièges de députés aux Français établis hors de France. L’UMP s’est clairement positionnée sur le fait que les Français ne se limitaient pas à la population de la métropole et des DOM-TOM et qu’il fallait aussi entendre la voix des Français établis à l’étranger. Ce rapprochement nous a donc paru naturel du fait de ces problématiques communes.
Français du Monde en Hongrie
Pour vous présenter cette liste, nous avons rencontré M. Franck Lefebvre, tête de liste.
Comment définiriez-vous votre liste ?
Notre liste regroupe des personnes qui vivent depuis longtemps en Hongrie, qui ont, pour la plupart d’entre elles, une double culture, voire une double nationalité. Cela veut dire qu’elles connaissent aussi bien le milieu consulaire français que la vie hongroise. Notre liste est aussi une liste qui se définit comme une liste de citoyens engagés envers toutes les composantes de la gauche classique française, gauche de gouvernement essentiellement quand même, ce qui fait que nous sommes un relais naturel vers les élus de la majorité actuelle partageant notre sensibilité politique.
Quels sont les points forts de votre liste ?
La proximité par rapport aux services consulaires par le fait que certains des membres de notre liste sont impliqués dans les relations franco-hongroises, dans l’enseignement ou dans le fonctionnement de projets internationaux. Notre volonté d’aider nos concitoyens au quotidien, tant dans leurs démarches consulaires que dans leurs relations avec l’administration hongroise. Parlant hongrois, nous sommes à même de conseiller efficacement ceux de nos compatriotes qui se sentiraient démunis et qui auraient besoin ne serait-ce que d’écrire une lettre ou de remplir des démarches vis-à-vis des autorités locales. Nous sommes fortement impliqués dans la vie scolaire et l’enseignement, nous pouvons ainsi aider efficacement à l’établissement d’un dossier de bourse. Nous luttons pour l’augmentation du financement des bourses et pour un meilleur accès de tous à la culture française. Notre volonté de suivre la procédure d’attribution de l’aide sociale à travers notre participation à la commission d’attribution de l’aide sociale fonctionnant au sein de l’Ambassade. Ce rôle d’aider les Français venant s’installer en Hongrie n’est pas prévu dans la définition de la mission de Conseiller consulaire mais c’est un rôle que nous voulons nous donner. Notre liste est également soutenue par l’ADFE, association des français de l’étranger reconnue d’utilité publique et qui, depuis plus de trente ans, a une immense expérience de toutes les questions concernant les Français résidant à l’étranger.
Qu’est-ce qui vous différencie des autres listes ?
Lorsque l’on regarde rapidement les deux autres listes, on s’aperçoit que la majorité des personnes présentées sont issues du secteur privé. Nous avons des gens qui sont issus de tous les milieux et de toutes les représentations professionnelles. Aucun des colistiers des autres listes ne travaille pour l’Etat français ou pour une organisation internationale ce qui se ressent par une moindre prise en compte de certains sujets comme la Culture par exemple. Ainsi, nous avons fait le choix de placer la politique culturelle du MAE au centre de notre programme. Nous considérons que le lien culturel est très important y compris pour les personnes ne vivant pas à Budapest et qui de ce fait ne bénéficient pas toujours d’un programme culturel très riche.
Quels sont les sujets qui attirent particulièrement votre attention ?
En dehors de ceux que j’ai déjà abordés, je voudrais insister sur l’importante de sensibiliser les élus députés et sénateurs des Français de l’étranger notamment sur la nécessaire augmentation du budget et des montants des bourses scolaires même si celles-ci ont augmenté de 10% depuis 2012, cette tendance doit se poursuivre. Nous désirons le rétablissement du Comité consulaire pour l’Emploi et la Formation professionnelle ainsi qu’une assistance pour certaines petites entreprises. Le déplacement de certains services consulaires vers Vienne nous inquiète et nous désirons le maintien pour les Français résidents en Hongrie de la proximité des services consulaires. Enfin, nous portons une attention particulière à la protection sociale des français de l’étranger et particulièrement au montant des cotisations qui rendent l’accessibilité à la Caisse des Français de l’étranger de plus en plus difficile. Sur toutes ces questions (bourses scolaires, politique culturelle, Emploi et Formation…) nous voyons que la politique a son mot à dire et que les solutions de droite ne sont pas les mêmes que celles de gauche.
Alliance Solidaire des Français de l’Etranger
Pour vous présenter cette liste, nous avons rencontré M. Jean-Michel Raynal, tête de liste.
Quelle est la philosophie qui vous a mené à participer à cette élection ?
Avant tout le désir d’aider les autres. Ce désir est au cœur de mon engagement. Si je suis élu, je serai en mesure, grâce aux moyens qui seront mis à ma disposition par l’ASFE, de venir directement en aide à mes compatriotes en difficulté, de mettre, par exemple à leur disposition les services d’un cabinet d’avocats ou de faire connaître leurs difficultés au quotidien. Notre liste est apolitique, elle regroupe des gens de tous bords et de milieux divers. Comme son nom l’indique, elle a pour base la volonté d’être solidaire, d’agir ensemble pour améliorer la situation de tous les Français vivant en Hongrie.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur l’ASFE pour ceux qui ne connaîtrait pas encore ce mouvement ?
L'ASFE est une organisation dont la vocation est de créer un réseau mondial d'élus solidaires qui s’engagent auprès des Français de l'étranger. Au-delà des divergences de toute nature (politique, philosophique), elle a pour objectif de venir en aide à tous les Français confrontés à des problèmes inhérents à leur position de Français de l’Etranger et qu’ils ne peuvent résoudre. Dans ce but, l’Alliance Solidaire met à la disposition des élus des Français de l’étranger les moyens d’agir avec davantage de compétence et d’efficacité en leur offrant une assistance juridique, économique, technique et médicale.
En dehors de cette volonté d’aider vos compatriotes au quotidien, comment percevez-vous la mission de Conseiller consulaire ?
Cette mission comporte plusieurs volets mais repose essentiellement sur un travail de proximité afin de recueillir les doléances de ceux qui n’ont pas les moyens de se faire entendre et de faire connaître leurs problèmes aux autorités. Il s’agit d’être informé pour pouvoir informer. Informer les autorités des problèmes existants et informer les Français de Hongrie des solutions possibles.
Vous avez organisé le 11 mai une grande fête familiale ouverte à tous, pourquoi ce choix d’un tel événement ?
Je suis moi-même organisateur d’événements et de spectacles de métier, je crois que se réunir dans une ambiance conviviale est le meilleur moyen de partager ensemble, de mieux se connaître et, par extension, de former une communauté agissante. Notre liste est composée de personnes impliquées dans la vie locale souvent dans des métiers de proximité et ayant le sens de l’autre et la volonté de servir, d’être utile. Nous n’avons pour but que de partager ces valeurs et de les faire partager.
S’amuser ensemble, c’est être ensemble et notre volonté est bien de réunir tous les Français de Hongrie et à travers l’ASFE tous les français de l’étranger pour le bien commun. Créer ensemble un monde meilleur peut sembler utopique pour ceux qui ne voient plus dans la politique qu’un ensemble de luttes intestines, par pour nous. Nous voulons croire qu’au-delà des partis, des castes, des classes sociales, il existe encore des gens prêts à agir ensemble pour le bien de tous. C’est notre message et la base de notre action au quotidien.
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