Dynamiser la relance économique
Le cofinancement des fonds de l’UE
La Commission européenne a approuvé le 1er août un ensemble de mesures susceptibles de faciliter considérablement la remise sur pied de certaines des économies de l’Union les plus en difficulté. La Hongrie fait partie des pays ciblés par ces mesures.
La Commission européenne a accordé à six pays de l'Union européenne (la Grèce, l’Irlande, le Portugal, la Roumanie, la Lettonie et la Hongrie) la possibilité d’accroître la contribution européenne et de réduire d’autant les contributions nationales au cofinancement de projets. La Commission européenne leur accordera, à travers le Fonds de cohésion (FC), le Fonds européen de développement régional (FEDER), le Fonds social européen (FSE), le Fonds européen pour la pêche (FEP) ou le Fonds européen agricole de développement rural (FEADER), une aide financière supplémentaire permettant de soutenir des projets stimulant la croissance et la compétitivité.
L’annonce de ces mesures tombe à point, à un moment où les budgets nationaux de ces 6 pays sont lourdement sollicités. Des programmes qui étaient restés en attente d’exécution par manque de financement national pourront ainsi être lancés et de l’argent frais sera injecté dans l’économie.
Si un de ces six État membre le demande, la contribution financière de l’Union européenne sera augmentée jusqu’à 95 % au maximum. Priorité sera donnée à des projets portant sur la croissance et le développement, comme la reconversion des travailleurs, le développement de grappes d’entreprises ou l’investissement dans les infrastructures de transport.
Ces mesures s’adressent aux États membres qui ont le plus ressenti les effets de la crise et ont bénéficié d’une assistance financière par l’intermédiaire du mécanisme de soutien à la balance des paiements de pays n’appartenant pas à la zone euro (Roumanie, Lettonie et Hongrie) ou du mécanisme européen de stabilité financière au profit des pays appartenant à la zone euro (Grèce, Irlande et Portugal).
Pour la Hongrie, il y a quelques années seulement, elle préparait son adhésion à l’Union européenne comme un élève modèle de l’équipe des dix pays d’Europe centrale et orientale. Aujourd’hui, face à la crise économique grandissante, la Hongrie se retrouve fragilisée et loin de son optimisme d'antan. La crise économique et financière internationale a en effet touché très grièvement ce pays d’Europe centrale, alors qu'il était déjà confronté à une hausse de ses déficits publics qui pourraient retarder son entrée dans la zone euro. Le pays a bénéficié d'un plan d'aide de 20 milliards d'euros du Fonds monétaire international (FMI) de l'Union européenne et de la Banque mondiale. Ce nouveau soutien européen pourrait conforter le plan de relance annoncé par le gouvernement Orbán, mais jusqu’à quel point...
Le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a déclaré: “Les mesures proposées apportent une réponse exceptionnelle à des situations exceptionnelles. En accélérant la libération de ces fonds, et en y associant les programmes d’aide financière proposés, la Commission témoigne de sa détermination à stimuler la prospérité et la compétitivité dans les pays les plus touchés par la crise financière. Ce faisant, elle contribue à une sorte de “Plan Marshall” de relance économique. Par cette décision, la Commission injecte dans les économies nationales un financement essentiel qui contribue à alléger la pression du cofinancement de projets qui grève les budgets nationaux. J’en appelle maintenant au Parlement européen et au Conseil pour qu’ils approuvent rapidement la décision afin que l’aide financière en question soit opérationnelle dès le début de l’année prochaine.”
Les jeux ne sont donc encore faits et la Commission doit encore demander au Conseil et au Parlement européen d’adopter la proposition selon une procédure législative accélérée d’ici la fin de 2011 afin que les projets vitaux puissent être lancés aussi vite que possible. La fin de l'année sera peut être prometteuse...
Gwenaëlle Thomas
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