Des exportations agroalimentaires en baisse

Des exportations agroalimentaires en baisse

La Hongrie n’est pas seulement productrice de produits agricoles à usage intérieur. Elle exporte également largement. Serait-elle gagnante de la mondialisation à la fois culturellement et commercialement ?

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Les exportations de produits agroalimentaires du pays ont atteint, après la chute du régime socialiste, jusqu’à 25% du total des exportations. Ce chiffre, relaté par la Commission européenne qui salue la vigueur des exportations hongroises dans le secteur, est d’autant plus étonnant que les produits alimentaires hongrois restent culturellement assez peu partagés dans le monde en général et chez ses voisins en particulier.

Le fait n’est en fait pas si étonnant que cela puisse paraître. Cette proportion provient en fait d’une chute de consommation interne des produits hongrois, phénomène logique de l’ouverture d’une économie relativement fermée. Le fait allait par ailleurs dans la continuité de la structure économique socialiste puisque la Hongrie était destinée, selon la spécialisation sectorielle nationale du bloc socialiste, à être exportatrice de produits alimentaires. Le solde positif de la balance commerciale du pays, jusqu’à 1,5 milliard d’écus en 1996/1997, a invité les autorités à encourager le phénomène, devenu une véritable source de financement.

La recette s’est pourtant un peu tarie avec le développement de la demande de produits étrangers dans les années 2000. Si le solde du commerce extérieur a de nouveau augmenté nettement en 2005 pour atteindre 950 millions d’euros, il était en baisse depuis 2002. L’intégration du pays dans l’Union européenne a certes provoqué la facilitation des exportations, mais également une forte hausse des importations. Comme l’indique la Mission économique française, la « protection tarifaire du pays a chuté vis-à-vis des pays tiers avec la reprise du tarif douanier commun, et également vis-à-vis des Etats membres avec l'entrée dans le marché unique ».

Mais la diversification des exportations assure à la Hongrie une bonne résistance aux aléas des marchés. Les trois principaux domaines d’exportation, à savoir la viande et ses produits dérivés, les fruits et légumes, et les céréales, constituent l’essentiel de la manne financière avec pour chaque domaine, entre environ 600 et 700 millions d’euros par an en 2005. Avec la volatilité du marché de la viande par exemple, menacé directement par les pandémies animales, il est intéressant au niveau national de pouvoir jouir de cette diversification des exportations.

De plus, les exportations sont favorisées par le fait que la Hongrie soit membre de l’Union européenne. Près de 70% des exportations du secteur se font en effet vers des pays de l’espace communautaire. Et c’est vers l’Allemagne que le pourcentage est le plus élevé avec plus de 22%, soit pratiquement le quart des exportations agroalimentaires hongroises.

Toujours selon la Mission économique, la Hongrie est même bénéficiaire du commerce agroalimentaire entre la France et la Hongrie, en exportant environ 20% de plus qu’elle n’importe vers l’Hexagone.

Pourtant, si les chiffres restent à l’avantage de la Hongrie, l’agroalimentaire, comparé à d’autres secteurs, comme le transport, les produits manufacturés ou le secteur pharmaceutique, ne constitue plus un des secteurs fondamentaux pour les exportations hongroises. Vues de France, les perspectives d’échange restent intéressantes malgré tout : si le secteur ne représente plus que 5% des exportations, le commerce agroalimentaire de la France avec les nouveaux pays membres est en plein développement depuis leur intégration.

Péter Kovacs

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